Correspondance de Voltaire/1737/Lettre 789

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Correspondance : année 1737GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 342-343).
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789. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
11 ou 12 novembre (1737).

En réponse à la vôtre du 8.

Je vous dirai d’abord que M. de Guise m’assure par sa lettre que je serai payé cet hiver, et que j’aurai une délégation dans la suite. Il me dit que je peux lui envoyer en conséquence ceux qui sont chargés de mes affaires. Il ajoute que les procédures qu’on a faites sont assez inutiles. C’est de quoi je ne conviens pas. Je les crois très-nécessaires. Je lui répondrai, et vous enverrai la lettre.

Vous devriez auparavant me mander le nom de mon avocat au conseil.

Voici, mon cher ami, un petit billet pour M. Pitot. Je ne sais plus sa demeure : il a oublié de m’en informer ; je vous prie de le lui faire tenir.

Je vous ai déjà accusé la réception de la cheminée de marbre. J’attends le petit modèle de M. Pitot et je vous prie de l’envoyer par le carrosse. Le reste dorénavant peut venir par les rouliers. Il ne s’agit que de bien emballer les figures de marbre, les scabellons, et les globes.

À l’égard du télescope de Newton, si l’on ne voit pas distinctement les satellites de Jupiter, je le renvoie.

Je renverrai l’aube par Lebrun, avec un thermomètre qui arriva tout dérangé, et que j’ai oublié de renvoyer.

Je me recommande à vos bontés pour l’adresse de ce fermier de Belle-Poule, car il faut s’y prendre à l’avance : nous voici bientôt à Noël, temps de ma petite moisson.

Monsieur votre frère a une vieille tragédie intitulé Cresphonte ou Mérope. Je le supplie d’avoir la bonté de l’envoyer cachetée à M. le marquis d’Entragues, rue Saint-Dominique, près des Jacobins, et de mettre dessus :

« Monsieur le marquis d’Entragues est très-humblement supplié de vouloir bien faire tenir ce petit paquet franc à Mme la marquise du Châtelet. »

J’ai lu cette épître de d’Arnaud. Je ne crois pas que cela soit imprimé, ni doive l’être.

Je vous embrasse, mon cher ami,

Reçue le 15 novembre 1737.

  1. Édition Courtat