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Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1006

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 94).

Son Excellence M. Van Hoey, ambassadeur des États, leur a écrit vivement. Si vous avez quelques lumières à me donner, je n’en abuserai pas.

L’abbé Desfontaines, votre ennemi, le mien, et celui de tout le monde, vient de faire contre moi un libelle diffamatoire si horrible qu’il a excité l’indignation publique contre l’auteur, et la bienveillance pour l’offensé, peine ordinaire de la calomnie.

Rousseau est à Paris[1] sous le nom de Ricber, caché chez le comte du Luc. Le dévot Rousseau a débuté à Paris par des épigrammes qui sentent le vieillard apoplectique, mais non le dévot. Il a fait une Ode a la Postérité, mais la postérité n’en saura rien ; le siècle présent l’a déjà oubliée. Il n’en sera pas de même de vos Lettres.

Je vous embrasse ; je suis à vous pour jamais.

  1. J.-B. Rousseau, arrivé à Paris dans les derniers jours de novembre 1738, retourna à Bruxelles vers le commencement de février 1739.