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Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1190

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 318).

1190. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON[1].
Bruxelles, 17 août.

Il y a plus de quinze jours, monsieur, que nous avons le pied à l’étrier. J’ai toujours différé à avoir l’honneur de vous écrire, parce que je comptais venir aussitôt qu’une lettre. Nous partons enfin demain à petites journées ; nous arriverons le 27 ou le 28. C’est au roi de Portugal, qui ne vous verra point, à être fâché, et c’est à moi à me réjouir. Je vous réponds que je regarderai comme un des beaux jours de ma vie celui où je verrai l’auteur d’un ouvrage qui tient tout ce que les titres de l’abbé de Saint-Pierre promettent, et où je pourrai vous dire combien je suis sensible à vos bontés, combien je vous suis attaché pour jamais avec la plus tendre et la plus respectueuse reconnaissance.

Mme du Châtelet fait peu de cas des fusées, des illuminations ; mais elle sent tout le prix de votre connaissance, et pense sur vous comme moi.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.