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Correspondance de Voltaire/1749/Lettre 1974

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Correspondance de Voltaire/1749
Correspondance : année 1749, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 20).

1974. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Mai.

Je demande les plus humbles pardons à mes anges ; mais avant qu’on ait remercié le roi[2], les ministres, les commis, serré la main aux valets de chambre, dit des douceurs au suisse, apaisé ses camarades, stipulé avec le sieur Dufour, pris en payement des billets, remis encore par bonté imbécile une petite partie de la somme, etc., etc., il se passe bien du temps, et on peut revenir souper le mardi à Paris. Cependant, pour vous faire amende honorable, je vais repolir encore un ouvrage que vous aimez[3], et qui, sans vous, n’aurait jamais mérité d’être aimé du public. Je travaille ici pour vous plaire, et c’est ma consolation en me privant du plaisir de vous faire ma cour,

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le 27 mai, Voltaire avait été autorisé à vendre sa charge de gentilhomme ordinaire, tout en en conservant le titre.
  3. Nanine.