Correspondance de Voltaire/1749/Lettre 2040
Pour m’y être pris une heure trop tard, je suis puni, et je le mérite bien ; mais enfin, monsieur, vous ne me punirez pas tout à fait, et j’aurai le bonheur de vous posséder après votre dîner. J’ai appris une bonne nouvelle : c’est que vous souper quelquefois ; cela est bon à savoir. Nous vous ferons notre cour, Mme Denis et moi, pour vous faire souper[2], et je dirai :
Cœnæ sine aulæis et ostro
Sollicitam explicuere frontem.
J’ai lu votre Glace[3] Vous vous moquez du monde ; votre Glace est un prétexte. Cela est plein de recherches profondes de physique et tient à tout. Je m’instruis toujours dans vos ouvrages. Mais il faudra que je vous relise avec plus d’attention, car à présent il s’agit de faire parler Marc-Tulle Cicéron[4] ; après quoi je reviendrai à vous.
On ne peut ni plus estimer ce que vous faites, ni plus respecter votre personne ; je défie tous vos amis d’être plus vos partisans que V.