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Correspondance de Voltaire/1749/Lettre 2042

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Correspondance de Voltaire/1749
Correspondance : année 1749, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 88).
2042. — AU PÈRE VIONNET[1].
Paris, le 14 décembre.

J’ai l’honneur, mon révérend Père, de vous marquer ma très-faible reconnaissance d’un fort beau présent[2]. Vos manufactures de Lyon valent mieux que les nôtres ; mais j’offre ce que j’ai. Il me parait que vous êtes un plus grand ennemi de Crébillon que moi. Vous avez fait plus de tort à son Xerxès que je n’en ai fait à sa Sémiramis. Vous et moi nous combattons contre lui. Il y a longtemps que je suis sous les étendards de votre Société. Vous n’avez guère de plus mince soldat, mais aussi il n’y en a point de plus fidèle. Vous augmentez encore en moi cet attachement, par les sentiments particuliers que vous m’inspirez pour vous, et avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc.

  1. Georges Vionnet, jésuite, né le 31 janvier 1712, à Lyon, où il mourut le 31 décembre 1754. (Cl.)
  2. Vionnet, auteur d’une tragédie de Xerxès imprimée en 1749, venait d’en envoyer un exemplaire à Voltaire, qui lui répondit en lui en adressant un de Sémiramis.