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Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2046

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Correspondance de Voltaire/1750
Correspondance : année 1750, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 91-92).

2046. — À MADAME LA DUCHESSE DU MAINE.
Paris, ce vendredi.

Madame, en arrivant à Paris, j’ai trouvé les comédiens assemblés, prêts à répéter une comédie nouvelle, en cas que je ne leur donnasse pas Oreste ou Rome sauvée à jouer en huit jours. Ce serait damner Rome sauvée que de la faire jouer si vite par des gens qui ont besoin de travailler six semaines. J’ai pris mon parti, je leur ai donné Oreste, cela se peut jouer tout seul. Me voilà délivré d’un fardeau. J’aurai encore le temps de travailler à Rome, et de la donner ce carême. Tout ce que je fais pour Rome et pour la Grèce vous appartient. Votre Altesse a ses raisons pour devoir aimer les grands hommes de ces pays-là. Daignez protéger toujours un Français que vos bontés élèvent au-dessus de lui-même.