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Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2257

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Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 298).

2257. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
À Potsdam, 27…

Ecco il vostro Dubos ; quando potrô io dire in Potsdam : Ecco il mio caro conte, ecco la consolazione della mia monastica vita ? La ringrazio pel suo libro, per tutti i suoi favori, e specialmente per la sua lettera sopra il Cartesio. Le gros abbé Dubos[1] è un buon autore, e degno d’esser letto attentamente. Non dirô di lui :


Molto egli oprô col senno, e collo stile.

(Jérus. déliv., ch. I.)

Il senno è grande, lo stile cattivo ; bisogna leggerlo, ma rileggerlo sarebbe tedioso. Questa bella prerogativa d’esser spesso riletto è il privilegio dell’ingegno, e quello dell’Ariosto. Io lo rileggo ogni giorno, mercè alle vostre grazie. Addio, mio cigno del canal grande ; vi amero sempre[2].

  1. Voyez son article, tome XIV, page 66.
  2. Traduction : Voici votre Dubos ; quand pourrais-je dire à Potsdam : Voici, mon cher comte, voici la consolation de ma vie monastique ? Je vous remercie pour votre livre, pour tous vos bienfaits, et spécialement pour votre lettre sur Descartes. Le gros abbé Dubos est un bon auteur, et digne d’être lu attentivement. Je ne dirai pas de lui :
    Il fit beaucoup avec le jugement et avec le style.
    Le jugement est grand, le style mauvais ; il faut le lire, mais le relire serait ennuyeux. Cette belle prérogative d’être souvent relu est le privilège du génie, et celui de l’Arioste. Je le relis chaque jour, grâce à vous. Adieu, mon cygne du grand canal (de Venise) ; je vous aimerai toujours.