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Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2268

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Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 309).

2268. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.

Mais, sire. Votre Majesté n’avait donc pas lu la lettre et les vers du chevalier de Quinsonas[1] : car le tout était cacheté de son cachet. Il y a des vers bien faits ; mais il est difficile de donner à un ouvrage ce tour piquant qui force les gens à lire malgré eux.

Quel chevalier ! il chante l’univers. Son poëme peut être en deux ou trois cent mille chants. Il semble qu’il veut être chevalier de la vérité. Vous encouragez de tous côtés la liberté de penser, et vous ferez un siècle de philosophes.

Ce chevalier de Quinsonas est celui qui sondait la nature de milady Wortley Montague.

Daignez, sire, recevoir les profonds respects de votre malingre, et les regrets de n’avoir pu approcher hier de celui que Quinsonas admire et invoque. J’en fais autant que lui.

  1. Chevalier de Malte, né en 1719.