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Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2442

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Correspondance de Voltaire/1752
Correspondance : année 1752, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 497).
2442. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.

Sire, Votre Majesté m’a favorisé de quatre volumes du plus parfait galimatias qui soit jamais sorti d’une tête théologique. L’auteur doit descendre en droite ligne de saint Paul, et être proche parent du Père Castel.

En qualité de théologien de Belzébuth, oserai-je interrompre vos travaux par un mot d’édification sur l’athèisme, que je mets à vos pieds ? J’ai choisi ce petit morceau parmi les autres, comme un des plus orthodoxes.

Je ne fais que dire ce que Votre Majesté pense, et ce qu’elle dirait cent fois mieux. Si elle daignait me corriger, je croirais alors l’ouvrage digne d’elle. Je souhaite pouvoir le finir, en amuser Votre Majesté quelquefois, et mourir de la mort des justes avec votre bénédiction.