Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2579

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 54-55).

2579. — DE FREDERSDORFF,
de la part du roir de prusse, au baron freytag[1].
Potsdam, den 16 Juni 1753.

Hochwohlgeborner Herr
Insonders hochgeehrtester Horr Geheimer Kriegsrath,

Nach Seiner Königlichen Majestät glücklicher Retour aus Preussen haben Höchstdieselben gnädigst approbiret, was Euer Hochwohlgeboren, auf Höchstdero Ordre, wegen des Herrn Voltaire veranstaltet haben. Um aber jedoch ihn nicht länger von seiner vorhabenden Reise nach Plombières abzuhalten, so gestatten Seine Majestät gnädigst, dass er dieselbe fortsetze, wenn er zuvor einen förmlichen Revers an Ihnen dahin eingeliefert haben wird, dass er das Seiner Königlichen Majestät zuständige Buch, in einer zu bestimmenden kurzen Frist, fidèlement, in originali, und ohne davon Kopei zu nehmen oder nehmen zu lassen, einschicken wolle, und solches bei Réputation eines ehrlichen Mannes, und der angehängten Klausul, dass er sich, im widrigen Falle, selbste des Arrestes unterwerfen wolle, in welchen Lande er auch anzutreffen sei.

Euer Höchwohlgeboren belieben demnach ihm diesen Revers vorzulegen, und wenn er solchen vollzogen und unterschrieben haben wird, ihn in Frieden und mit Höflichkeit zu dimittiren ; auch von dem Erfolg mir mit erster Post Nachricht zu geben.

Ich habe die Ehre mit aller Konsideration zu sein


Euer Höchwohlgeboren
ganz ergebenster Diener.
Fredersdorff.

P. S. Es ist nöthig, dass M. de Voltaire das Formular des Reverses, so Sie ihm vorlegen werden, ganz mit seiner eignen Hand abschreibe, unterzeichne und besiegele.

P. S. Alle die Sachen, so Sie von ihm ausgeliefert bekommen. belieben Sie an den König zu addressiren, aber unter meinem Kouvert abzuschicken[2].

  1. Éditeur, Varnbagen von Ense.
  2. Traduction : Monsieur le très-haut et très-bien né, Irès-honoré conseiller intime de guerre.

    Après son heureux retour de Prusse, Sa Majesté a très-gracieusement approuvé ce que, selon ses ordres, vous avez fait à l’égard de M. de Voltaire. Mais, pour ne pas mettre plus longtemps obstacle à son voyage projeté de Plombières, elle permet qu’il le puisse continuer, à la condition qu’il vous délivrera la promesse en forme de renvoyer fidèlement in originali le livre qui appartient à Sa Majesté dans un délai bref que l’on déterminera, sans en prendre ou en laisser prendre copie, et cela sur sa parole d’honnête homme, et avec la clause, dans le cas où il y manquerait, de se reconnaître d’avance son prisonnier, dans quelque pays qu’il se trouvât.

    Qu’il vous plaise en conséquence de lui présenter cette promesse ainsi conçue, et lorsqu’il l’aura écrite et signée, de le laisser partir en paix et avec politesse. Vous voudrez bien encore m’informer du résultat par le prochain courrier.

    P. S. Il est indispensable que M. de Voltaire écrive entièrement de sa main, signe et cachète la formule de la lettre reversale que vous lui présenterez.

    P. S. Tous les objets qu’il vous délivrera, veuillez les adresser au roi, mais envoyez-les sous mon couvert.