Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2661

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 139).
2661. — À M. BORDES[1].
Auprès de Colmar, le 26 octobre.

J’ai trop différé, monsieur, à vous remercier des témoignages de sensibilité que vous avez bien voulu me donner dans vos vers ; ils partent du cœur, et sont pleins de génie. Je ne peux vous répondre que dans une prose fort simple : c’est tout ce que me permet la maladie dont je suis accablé, et qui augmente tous les jours ; elle m’a arrêté en Alsace, où j’ai un petit bien, et probablement l’état où je suis ne me permettra pas d’en partir sitôt. J’aurais bien voulu passer par Lyon ; vous augmentez, monsieur, le désir que j’avais de faire ce voyage. Si vous voyez M. l’abné Pernetti, qui est, je crois, votre confrère et le mien, vous me ferez un sensible plaisir de vouloir bien lui faire mes compliments. Pardonnez, je vous prie, à un pauvre malade qui ne put vous écrire de sa main.

J’ai l’honneur d’être, etc.

  1. Charles Bordes ou Borde, né à Lyon le 6 septembre 1711, mort dans sa ville natale le 15 février 1781.