Correspondance de Voltaire/1754/Lettre 2773

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Correspondance de Voltaire/1754
Correspondance : année 1754GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 243-244).

2773. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Schwetzingen, ce 27 juillet.

J’ai reçu, monsieur, votre lettre pendant que j’étais au bains de Schlangenbadt ; et, peu de jours après mon retour ici, le volume que vous m’avez envoyé. Je vous en suis bien obligé, et, quoique vous ayez outré quelques expressions flatteuses à mon égard, je suis bien aise de concourir à la justice que le public vous doit sur les mauvaises éditions de votre Essai sur l’Histoire universelle. Vous rendrez sûrement un grand service à ce même public, si vous donnez bientôt le reste de cet ouvrage. Il intéresse, il amuse, et instruit solidement. Rien d’essentiel n’y est oublié, et les faits de moindre conséquence qui s’y trouvent paraissent presque nécessaires pour nous bien faire entrer dans l’esprit des siècles passés.

J’ai entendu dire par plusieurs personnes[1] que vous travaillez présentement à une Histoire d’Espagne. Quoiqu’elles ne me l’aient pas assuré pour certain, j’espère que votre santé vous permettra toujours de donner quelque ouvrage nouveau.

Comme je crois le vin de Hongrie fort sain, et que vous n’êtes peut-être pas à portée d’en avoir de bon, j’ai fait faire des dispositions pour vous en envoyer, dès que les chaleurs le permettront. Je voudrais avoir des occasions plus réelles de pouvoir vous faire plaisir.

Je suis avec bien de l’estime, etc.


Charles-Théodore, électeur.

  1. Ces personnes se trompaient. (Cl.)