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Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3202

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 72-73).

3202. — À M. LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[1].
Aux Délices, 21 juillet 1756.

Je ne suis qu’un petit prophète, monsieur ; et vous êtes un vrai poëte, cui mens divinior atque os magna sonaturum. Il faut avouer que M. le maréchal de Richelieu doit être plus flatté de vos éloges que de ceux d’un homme qu’on pourrait regarder comme séduit par un attachement de tant d’années.

Je crois que M. de La Marche ferait mieux de venir à Genève, au temple d’Esculape, que d’aller dans ses terres de Bresse ; si quelqu’un dans le monde est capable de le guérir, c’est M. Tronchin. Ses amis devraient l’engager à prendre ce parti. Il y a moins loin de ses terres à Genève qu’en Languedoc[2].

Il est bien triste de voir un homme aussi estimable dans un si triste état. Adieu, monsieur, les malades comme moi écrivent peu ; mais vous ne doutez pas des sentiments qui m’attachent à vous. Ils sont si vrais que j’ose supprimer les cérémonies. V.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. M. de La Marche était allé consulter la Faculté de Montpellier.