Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3267

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 137).
3267. — À M. PALISSOT.
30 novembre.

Votre lettre, monsieur, est venue très à propos pour me consoler du départ de M. d’Alembert et de M. Patu. Ils ont passé quelques jours dans mon ermitage, qui est un peu plus agréable que vous ne l’avez vu[1]. Il mériterait le nom qu’il porte si j’y jouissais d’un peu de santé. Pardonnez à l’état où je suis, si je ne vous écris pas de ma main. Je dois sans doute à votre amitié les bontés dont M. le duc d’Ayen[2] et Mme la comtesse de La Marck veulent bien m’honorer ; je me flatte que vous voudrez bien leur présenter mes très-humbles remerciements. Je suis si sensible à leur souvenir que je prendrais la liberté de leur écrire si je n’étais pas tenu au lit par mes souffrances, qui ont beaucoup redoublé. Mon dessein était d’accompagner M. Patu jusqu’à Lyon, et d’y entendre Mlle Clairon sur le plus beau théâtre de France. Il est triste pour la capitale qu’elle n’ait pas assez d’émulation pour imiter au moins la province. Adieu, monsieur ; conservez-moi les sentiments d’amitié que vous me témoignez. Je vous assure qu’il me sont bien chers.

M. Vernes[3], qui vient de m’envoyer votre adresse, que vous ne m’aviez pas donnée, vous fait ses compliments.

  1. Au mois d’octobre 1755.
  2. Louis de Noailles, né à Versailles le 21 avril 1713 ; connu, de 1737 à 1766, sous le titre de duc d’Ayen, et ensuite sous celui de duc de Noailles ; nommé maréchal de France le 30 mars 1777. La Correspondance' contient, à son adresse, une lettre du 30 mars 1777. — La comtesse de La Marck (Marie-Anne-Françoise de Noailles), nommée dans la lettre du 1er décembre 1755, à Palissot, était une des sœurs du duc d’Ayen. (Cl.)
  3. Jacob Vernes, auquel est adressée la lettre 3106.