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Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3289

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 155-156).

3289. — À M. VERNES,
à genève.
À Monrion, 13 janvier.

C’est une chose bien honorable pour Genève, mon cher et aimable ministre, qu’on imprime dans cette ville que Servet était un sot, et Calvin un barbare[1] ; vous n’êtes point calvinistes, vous êtes hommes. En France, on est fou ; et vous voyez qu’il y a des fous furieux[2]. Ravaillac a laissé des bâtards : j’ai bien peur que celui-ci ne soit un prêtre janséniste. Les jésuites ont à se plaindre qu’il ait été sur leur marché.

Je ne sais encore aucun détail de cette horrible aventure. Si vous apprenez quelque chose dans votre ville, où l’on apprend tout, faites-en part aux solitaires de Monrion. Je suis bien fâché que vous ne soyez venu dans cet ermitage que quand je n’y étais pas. Mme Denis et moi, nous vous faisons les plus sincères et les plus tendres compliments.

  1. Essai sur l’Histoire générale.
  2. On venait d’apprendre l’attentat de Damiens.