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Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3478

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 322).

3478. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Au Délices, 10 décembre.

Mon cher et respectable ami, je reçois une lettre de Babet[1] qui a troqué son panier de fleurs contre le portefeuille de ministre. J’en suis enchanté. M. Amelot ni même M. de Saint-Contest n’écrivaient pas de ce style. Je vous remercie de m’avoir procuré un bouquet de fleurs de la grosse Babet.

Rengaînez mes inquiétudes ; mais si, dans l’occasion, on vous parlait encore de mes correspondances, assurez bien que ma première correspondance est celle de mon cœur avec la France. J’ai goûté la vengeance de consoler le roi de Prusse, et cela me suffit. Il est battant d’un côté et battu de l’autre ; à moins d’un nouveau miracle, il sera perdu. Il valait mieux être philosophe, comme il se vantait de l’être.

  1. Bernis, surnommé Babet la Bouquetière, avait remplacé Rouillé aux affaires étrangères en juin 1757. (Cl.)