Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3684

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 523).

3684. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin,
Manheim, ce 23 octobre.

Je vous suis bien obligé, monsieur, de la pièce que vous m’avez communiquée. Vous avez bien raison de dire que dans ce siècle il y a des choses qui ne ressemblent à rien, et beaucoup de riens qu’on voudrait faire ressembler à des choses. La seconde bataille des Russes est de ce nombre, et quantité d’autres. On a enfin surpris ce grand homme dans son camp[1] ; mais ses belles manœuvres ont tout rétabli. Il faut espérer que tant de sang versé fera penser à une paix qui est tant à désirer.

J’espère que votre santé sera entièrement rétablie, et que j’aurai, l’été qui vient, la même satisfaction dont j’ai si peu joui cette année. Soyez bien persuadé de la parfaite estime que j’aurai toute ma vie pour le petit Suisse.


Charles-Théodore, électeur.

  1. La journée de Hochkirch (14 octobre 1758), où périrent le feld-maréchal Keith et le prince Maurice d’Anhalt, venait de coûter dix mille hommes à Frédéric. Ce fut à cette occasion que Clément XIII envoya à Daim une épée et une toque bénites. (Cl.)