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Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5145

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 344).

5145. — À M. DEBRUS[1].
18 janvier 1763.

J’ai l’honneur de vous adresser, monsieur, une petite réponse que je dois à Mlles Calas, qui ont bien voulu m’écrire. J’attends tout de l’intégrité des juges du conseil, et surtout du cri public.

Nous avons des ennemis. Un conseiller au parlement de Paris disait ces jours passés à un de nos avocats que notre requête ne serait point admise, parce qu’il y a plus de magistrats que de Calas. J’espère qu’un discours si insolent, si tyrannique et si absurde, sera aussi vain qu’il est condamnable, et je voudrais qu’il fût public, afin de forcer les juges du conseil à faire voir à la France indignée qu’ils n’immolent pas l’innocence au faux honneur de quelques magistrats indignes de l’être.

  1. Éditeur, A. Coquerel. — L’adresse est : « A monsieur, monsieur de Brus, à Genève. »