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Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5692

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Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 257-258).
5692. — À MADAME ÉLIE DE BEAUMONT[1].
À Ferney, 29 juin.

Je vous dois, madame, de nouveaux remerciements et de nouveaux éloges. Votre joli roman m’a fait vite quitter des fatras d’histoire qui m’occupaient.


L’histoire dit ce qu’on a fait ;
Un bon roman, ce qu’il faut faire.
Vous nous avez peint trait pour trait
Les vertus avec l’art de plaire :
Et l’on peut dire en cette affaire
Que le peintre a fait son portrait.


Je ne suis pas moins touché du mémoire pour Potin[2], ou plutôt pour deux millions d’hommes. M. de Beaumont et vous, madame, êtes sûrs de l’estime publique. Souffrez que ma lettre soit pour vous deux, que je vous félicite d’appartenir l’un à l’autre, et que je joigne ma sensible reconnaissance, madame, au respect que j’ai pour vous.

  1. Anne-Louise Morin du Menil, épouse de J.-B.-J. Élie de Beaumont, née à Caen en 1729, morte à Paris le 12 janvier 1783, est auteur des Lettres du marquis de Roselle, Amsterdam (Paris, Cellot), 1764, deux volumes in-12.
  2. Voyez la note 2, page 217.