Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5775

La bibliothèque libre.
5775. — DE ; CHARLES-THÉODORE.
électeur palatin.
Schwetzingen, 1er octobre.

Un œil poché et une cuisse en compote m’ont empêché de répondre à votre dernière lettre au sujet du curé, et avec laquelle vous m’avez envoyé le Supplément au Discours aux Welches. Je reçois à ce moment votre seconde lettre touchant votre association à mon académie. Quoique je lui aie abandonné le choix de ses membres, je sais sûrement que les académiciens sont trop éclairés pour ne pas sentir le prix de vous voir de leur nombre. Je ne peux que vous témoigner ma reconnaissance de vouloir bien mêler votre nom avec le leur.

Soyez persuadé, mon cher vieux Suisse, que tous les Frérons du monde ne pourront jamais diminuer la vraie estime que j’ai toujours eue pour la personne et le génie d’un homme tel que vous. La critique âpre et amère n’atteignit jamais Virgile, Salluste, et Newton ; et tel qui critique l’église de Saint-Pierre à Rome n’eût peut-être pas été en état de dessiner une église de village.

C’est avec ces sentiments et l’espoir de vous revoir encore que je serai toujours votre bien affectionné


Charles-Théodore, électeur.