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Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5846

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Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 400).

5846. — À M. DUPONT.
À Ferney, 14 décembre.

… Comment fera dorénavant votre insolent frère Kroust[1] les autres maroufles qui faisaient accroire au conseil souverain qu’ils avaient tout crédit à Versailles, et que frère Kroust minor, confesseur de la dauphine, gouvernait le royaume ?

Je n’ai nulle nouvelle certaine des autres édits concernant les finances ; je ne me mêle que des miennes, qui étaient en assez mauvais ordre, et que je cherche à rétablir par les contrats que vous voulez bien faire. M. le prince Louis de Wurtemberg, qui est à Lausanne, persiste à ne pas même écrire un mot de bonté et d’honnêteté sur cette affaire. Je veux respecter ses motifs, et croire que si malheureusement on perdait un jour monsieur le duc régnant, le prince Louis, son successeur, ne manquerait pas de faire justice à mes héritiers ; il a trop d’honneur pour ne pas acquitter des dettes si légitimes.

Adieu, mon cher ami. Mme Denis et moi, nous vous embrassons tendrement.


Voltaire.
  1. Jésuite de Colmar. — Voltaire, au commencement de cette lettre, dont nous n’avons qu’un fragment, parlait de l’édit d’expulsion des jésuites. (G. A.)