Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5918

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 462-463).

5918. — À M. DAMILAVILLE[1].
15 février.

Permettez, mon cher frère, que je vous adresse cette consultation pour M. de Beaumont, et cette lettre[2] pour M. de Lavaysse ; je l’ai laissée décachetée afin que vous la lisiez. Vous serez convaincu que la raison n’a pas fait de grands progrès chez les Languedochiens, et qu’ils tiennent toujours un peu des Visigoths.

Ne soyez point étonné que je quitte ma maison de campagne dans le pays Genevois : je suis vieux, je n’ai qu’un corps, je ne peux plus avoir deux maisons ; je passe la moitié de mon temps dans mon lit, et ce n’est pas la peine d’en changer. Je n’aime pas d’ailleurs à me mêler des affaires de la parvulissime. J’ai renoncé aux vanités du monde.

J’ai reçu le Fatalisme ; et, en parcourant une page, j’ai trouvé deux ou trois sottises de prime abord ; mais je les pardonnerai si je trouve quelque chose de raisonnable. Je vois avec douleur que vous n’avez pas reçu un paquet de Franche-Comté. Ceux de Metz auraient le même sort. La raison est bien de contrebande. Consolons-nous tous deux en aimant passionnément cette infortunée.

Adieu, mon cher philosophe. Écr. l’inf…

  1. Dans les éditions de Kehl on trouve, à la date du 13 février, une lettre à Damilaville, qui est formée : 1° des deux premiers alinéas de la lettre 5913 ; 2° de toute la lettre 5918.
  2. Elle est perdue.