Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5968

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 512).

5968. — À M. DE BELLOY.
Au château de Ferney, 31 mars.

À peine je l’ai lue, mon cher confrère, que je vous en remercie du fond de mon cœur. Je suis tout plein du retour d’Eustache de Saint-Pierre, et des beaux vers que je viens de lire :


Vous me forcez, seigneur, d’être plus grand que vous[1].


Et celui-ci, que je citerai souvent :


Plus je vis l’étranger, plus j’aimai ma patrie[2].


Que vous dirai-je, mon cher confrère ? Votre pièce fait aimer la France et votre personne. Voilà un genre nouveau dont vous serez le père ; on en avait besoin, et je suis vivement persuadé que vous rendez service à la nation.

Recevez, encore une fois, mes tendres remerciements.

  1. Siège de Calais, acte {{rom-maj|V|5}=, scène ii.
  2. Ibid., acte II, scène iii.