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Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5996

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 538-539).

5996. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT.
Ferney, 22 avril.

J’envoie au protecteur de l’innocence la réponse des Sirven en marge. Nous écrivons à Castres pour avoir des éclaircissements ultérieurs. Il est certain que l’évêque de Castres fit enfermer la fille Sirven de son autorité privée. Je joins aux réponses du père les monitoires que vous verrez, monsieur, entièrement semblables à ceux qui furent publiés contre les Calas. Voilà un beau champ pour votre éloquence sage et attendrissante. Quels monstres vous avez à combattre, et quels services vous rendez à l’humanité ! Deux parricides en deux mois imputés par le fanatisme !


Tantum relligio potuit suadere malorum !

(Lucrèce, liv. I, v. 102.)


Vous allez tirer un grand bien du plus horrible des maux.

Permettez que je vous embrasse avec la plus tendre amitié. Ma foi, j’en fais autant à votre digne épouse, malgré mes soixante et onze ans passés.