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Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6031

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Correspondance de Voltaire/1765
Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 567-568).

6031. — À M. DAMILAVILLE.
Genève, 27 mai.

J’ai écrit à mon cher frère aujourd’hui ; la lettre est à son adresse, et je suis bien sûr qu’elle n’arrivera pas sans avoir été ouverte[1]. Il y a dans le paquet une lettre à M. d’Alembert pour les curieux ; mais je suis très en peine de savoir si un petit paquet de Hollande[2], adressé il y a quinze jours à M. Gaudet[3], est arrivé à bon port, et si une lettre sous l’enveloppe dudit M. Gaudet, dans laquelle on s’expliquait avec confiance, a été reçue. J’attends, non sans inquiétude, que mon frère m’éclaircisse de tout cela, et qu’il m’écrive par la voie de Lyon. Je l’embrasse avec la plus grande tendresse. Ècr. l’inf…

  1. Nous ne citerons que cet exemple, et les lettres des 22 et 28 mai, pour montrer les précautions que M. de Voltaire était obligé de prendre en éclairant les hommes par des ouvrages philosophiques, et en servant l’humanité dans la défense des Calas et des Sirven. Ses lettres étant souvent interceptées, il en écrivait d’ostensibles sous son nom, et d’autres sous des noms supposés. C’était un M. Boursier, un M. Lantin, un M. Écr. l’inf…, ou Écrlinf. De là les contradictions apparentes touchant certains ouvrages qui servaient de prétexte pour le persécuter. (K.)
  2. La Philosophie de l’Histoire.
  3. Directeur des vingtièmes, et auteur de Lettres sur les finances, 1778, in-8o.