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Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6223

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 171).

6223. — DE M. HENNIN[1].
Genève, 7 janvier 1766.

Je savais bien bon gré, monsieur, à votre obligeant aumônier, de m’avoir communiqué le tableau que vous vouliez retoucher. Je ne l’ai point envoyé à Paris, et, en général, je suis et serai fort exact à cet égard, à moins que je n’aie de vous une permission spéciale. Mais tout le monde n’a pas le même scrupule, et vous pouvez être sûr, monsieur, qu’il est parti hier vingt exemplaires pareils à la copie qui m’a été lue. Mettez donc à votre enfant son beau bonnet, si vous croyez qu’il ait besoin de parure.

Ce Droit négatif, qui n’est pas d’un sot, m’a paru un ouvrage très-insidieux, où le point principal de la question est mis habilement de côté, et où même on traite assez légèrement la médiation, ce qui n’est ni utile ni honnête…

Au soixante-deuxième degré, je pouvais me promener gaiement sur les glaces les plus épaisses, et je ne puis pas mettre ici le nez dehors sans être saisi par une bise insupportable. Mais tout est bien.

Respects et amitiés pour l’oncle et la nièce, que je ne verrai jamais tant et si souvent que je le désire.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.