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Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6378

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 321-322).

6378. — DE MADAME VEUVE DUCHESNE[1].
Paris, 28 juin 1766.

Monsieur, feu mon mari eut l’honneur de vous marquer, il y a environ dix-huit mois, qu’il avait le dessein de faire une nouvelle et très-belle édition de la Henriade. Le goût du public vrai et constant pour tous vos ouvrages m’a engagée à ne pas perdre de vue ce projet. L’impression n’en est pas encore commencée, mais les dessins sont déjà esquissés. Dès que la première planche sera en état d’être tirée, j’aurai l’honneur de vous en envoyer la meilleure épreuve. M. Duchesne avait pris la liberté de vous demander si vous n’auriez pas quelque sujet d’estampe nouveau ; permettez-moi de prendre celle de vous faire la même demande ; bien que le dessinateur soit un homme de génie, vos avis à cet égard seraient des ordres pour lui et pour moi.

J’ai l’honneur devons adresser ci-jointe une lettre relative à la nouvelle édition de la France littéraire que je vais faire ; j’ose attendre de vous, monsieur, que vous voudrez bien donner pour cet ouvrage les éclaircissements que vous seul êtes en état de donner. Votre nom n’a pas besoin de lui pour être connu, mais c’est le monument de l’état littéraire de notre siècle ; il vous intéresse à un titre trop flatteur et trop beau pour que je n’attende pas de vous vos bontés à son égard.

Encore une prière, monsieur. Je vous serai bien obligée de m’indiquer l’édition sur laquelle nous préféreriez que je fisse la mienne, et, si vous aviez quelques changements, de vouloir bien me les communiquer. Je suis, etc.

  1. Dernier Volume des Œuvres de Voltaire, 1862.