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Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6493

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 420).

6493. — À M. BLIN DE SAINMORE.
À Ferney, le 9 septembre.

Vous m’avez écrit quelquefois, monsieur, et je vous ai répondu autant que ma santé et la faiblesse de mes yeux ont pu le permettre. Je me souviens que je vous envoyai, en 1762, des vers fort médiocres[1], en échange des vers fort bons que vous m’aviez adressés.

On me mande qu’un homme de lettres, nommé M. Robinet, actuellement en Hollande, a rassemblé plusieurs de mes lettres toutes défigurées, parmi lesquelles se trouve ce petit billet en vers dont je vous parle. Vous me feriez plaisir, monsieur, de m’instruire de la demeure de M. Robinet, qu’on m’a dit être connu de vous. Je vous prie aussi de me dire quand nous aurons le Racine, pour lequel j’ai souscrit[2] entre vos mains. Je suis bien vieux et bien malade, et je crains de mourir avant d’avoir vu cette justice rendue à celui que je regarde connue le meilleur de nos poëtes.

J’ai l’honneur d’être, etc.

  1. C’est en 1761 que Blin de Sainmore publia Gabrielle d’Estrée à Henri IV, héroïde. En envoyant cette pièce à Voltaire, il y joignit des vers auxquels Voltaire répondit par des stances (voyez tome VIII) qui commencent ainsi :

    Mon amour-propre est vivement flatté.

  2. Voyez la note, tome XLIII, page 469.