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Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6591

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 513).

6591. — À M. HENNIN.
27 novembre.

Il faudrait, mon cher résident, que les Genevois eussent le diable au corps pour ne pas accepter le règlement qu’on leur propose[1]. Il me semble que tous les ordres de leur petit État sont pesés dans des balances qui sont plus justes que celles que Jupiter tient dans Homère. Tous les citoyens devraient venir baiser les mains des plénipotentiaires, et s’aller enivrer ensuite, comme le prescrit Rousseau dans je ne sais quel mauvais livre de sa façon[2]. Bonsoir, très-aimable homme ; mettez-moi aux pieds de Son Excellence, et ne m’oubliez pas auprès de M. de Taulès.

  1. La bourgeoisie rejeta le règlement proposé.
  2. Dans sa lettre à d’Alembert, J.-J. Rousseau ne parle pas de cabaret. Il craint seulement que l’établissement des spectacles à Genève ne détruise les cercles formés dans cette ville, où « on joue, on cause, on lit, on boit, on fume, etc. »