Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6646

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 3-4).

6646. — À M. HENNIN.
À Ferney, vendredi au soir, 2 janvier.

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé, et Argatifontidas[1], un peu embarrassé. Vous allez être, mon cher conciliateur, chargé d’un lourd fardeau que vous porterez légèrement et avec grâce, car on ne peut nier que les trois Grâces ne soient chez vous[2]. Je suppose que c’est vous, mon cher résident, qui m’avez envoyé un paquet de M. le duc de Choiseul ; voici la réponse[3], et voici encore des balivernes[4] pour M. le duc de Praslin.

Je vous prie de mettre tout cela dans votre paquet de la cour, demain samedi.

Je pourrais bien dans quelques jours aller rendre à monsieur l’ambassadeur sa visite, à Soleure. Je vous prie, à tout hasard, de vouloir bien m’envoyer un passe-port, car voilà les troupes qui vont border Versoy.

Maman et toute ma famille vous embrassent tendrement.

Nous sommes ici la victime des troubles de Genève, car nous n’avons point l’honneur de vous voir. Nous savons que le peuple vous aime, mais nous vous aimons sûrement davantage.

  1. Le chevalier de Taulés.
  2. Allusion au tableau des trois Grâces, de Carle Vanloo. (Note de Hennin fils.)
  3. Elle manque.
  4. Les Scythes.