Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6677

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 51-52).

6677. — DE M. HENNIN[1].
Genève, le 14 janvier 1767.

M. Dupuits, qui m’a vu sedentem in telonio[2], vous dira, monsieur, quelle est ma vie. Je suis aussi embarrassé que vous de savoir comment ceci finira. Vous connaissez ma façon de penser sur ces affaires, qui n’ont pas peut-être été menées comme nous l’avions espéré. Vous pouvez être sûr que je me vais jeter à la traverse de tout mon pouvoir ; mais je crains qu’il ne soit bien tard. D’ailleurs, il y a ici de la part des représentants des manœuvres très-punissables. Je vous en dirai davantage quand je pourrai quitter ma prison ; mais je suis bloqué comme les autres, quoique par des motifs différents. J’attends de vos nouvelles avec impatience, et j’ai prié. M. Dupuits de m’en donner. Vous savez, monsieur, combien je vous suis et serai toujours tendrement attaché.

P. S. Avertissez qu’on se taise chez vous sur nos affaires. J’ai des raisons pour vous en avertir.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.
  2. Vidit hominem sedentem in telonio. (Saint Matthieu, chap. ix. verset 9.)