Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6707

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 78).
6707. — À M. ***[1].

Monsieur, puisque monsieur l’abbé votre cousin m’a ordonné de chercher les brochures qui s’impriment actuellement en Hollande contre notre sainte religion catholique, apostolique et romaine, et qu’il demande ces matériaux pour achever l’excellent livre qu’il a déjà commencé en faveur du concile de Trente, j’ai l’honneur de vous adresser pour lui les infamies ci-jointes, que monsieur l’abbé votre cousin confondra comme elles le méritent.

C’est une vraie consolation pour moi de coopérer à ce saint œuvre, en fournissant à monsieur l’abbé votre cousin des ennemis nouveaux à terrasser. Je me recommande à ses prières et à celles de toute votre famille. Ma femme, ma fille, et mon fils le greffier, nous vous présentons nos obéissances. J’ai l’honneur d’être, à mon particulier, très-sincèrement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Christophe Brounas.
  1. La personne à qui cette lettre fut adressée en fit une copie qu’elle joignit à nu exemplaire du Recueil nécessaire (voyez n° 6473) que Voltaire lui avait envoyé avec cette lettre, en 1767. C’est d’après cette copie, qui toutefois n’est pas signée, que je publie cette plaisanterie, qui est cependant bien une lettre. L’abbé Mignot, neveu de Voltaire, est auteur d’une Histoire de la réception du concile de Trente dans les États catholiques, 1756, deux volumes in-12 ; nouvelle édition, 1766, deux volumes in-12. (B.)