Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6808

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6808. — À M. LE MARQUIS DE XIMENÈS.
À Ferney, 23 mars.

Vous avez affligé ce pauvre La Harpe et moi : cela n’est pas bien ; il ne faut pas faire comme Dieu, qui damne ses créatures. Il y a quelques longueurs dans le commencement de son ouvrage[1]. On les retranche. La pièce est bonne, elle est utile. Au nom de Dieu, monsieur le marquis, ne brisez pas le cœur de mon petit La Harpe.

On jouera, je crois, le 25 ou le 26, ces polissons de Scythes. J’espère que vous aurez la bonté de m’informer de ce qu’il faudra y corriger. On ne voit pas les choses comme elles sont avec des lunettes de cent trente lieues.

Je me flatte que la Sorbonne s’accommodera avec le révérend père Marmontel pour la permission du Petit Carême de Bélisaire.

Je vous embrasse très-tendrement ; mais vous n’êtes pas assez ennemi du fanatisme ! V.

  1. Sa Réponse d’un solitaire de la Trappe, etc. ; voyez tome XXVI, page 567.