Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7452

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7452. — À M. LE CONSEILLER LE BAULT[1].
11 janvier 1769, à Ferney.

Monsieur, à la réception de votre lettre, j’envoie une lettre de change à M. François Tronchin[2]. J’étais si malade que je ne pus pas même lui écrire. Il faut que je sois désespéré, puisque votre bon vin ne m’a pas encore guéri. Cependant je compte sur vous jusqu’à la fin de ma vie. Je ne veux boire que par vos bienfaits. Je ne puis plus souffrir d’autre vin que le vôtre. Apparemment que tant vaut l’homme, tant vaut son vin. M. de Brosses a fait enfin à peu près ce que je désirais. Ce n’a pas été sans peine. Il n’a jamais daigné mettre la générosité au nombre de ses vertus.

Mille respects à Mme Le Bault ; j’ai l’honneur d’être avec les mêmes sentiments, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. Banquier de Voltaire à Lyon.