Cours d’agriculture (Rozier)/CORDE, CORDEAU

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 485-486).


CORDE, CORDEAU, grosse ficelle de trois à quatre lignes d’épaisseur (suivant sa longueur) dont les jardiniers se servent pour tracer des alignemens. Le cordeau est garni, à chacune de les extrémités, d’un piquet ou forte cheville d’un bois dur & pointu par le bas. L’économie exige d’entourer le haut d’une petite bande de fer, afin que sa tête n’éclate pas, lorsqu’on l’enfonce en terre à coups de masse ou de marteau. À six pouces au-dessous de l’anneau, le piquet est percé d’un trou dans lequel passe une cheville, qui excède chacun de ses côtés de la longueur de six pouces : l’homme qui aligne tient cette cheville des deux mains, & elle lui facilite les moyens de donner à la corde sa plus grande extension. Ces chevilles servent encore, lorsque l’ouvrage est fini, à rouler sur elles & tout au tour le cordeau. Si on le tient dans un lieu humide, on doit s’attendre, lorsqu’on voudra s’en servir, à le voir se tordre sur lui-même, parce que la corde sera renflée &, dans le besoin, on aura beau vouloir donner la plus grande extension à la corde, on n’y parviendra que lorsqu’elle aura perdu à l’air l’humidité dont elle est pénétrée. Un cordeau, tenu au sec, durera nombre d’années, & il sera bientôt pourri dans un lieu humide.