Cours d’agriculture (Rozier)/CROTTE, CROTTIN

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 553).


CROTTE, CROTTIN. Excrémens des chevaux, des chèvres, des moutons, &c. Cet engrais est excellent ; celui d’été est préférable à celui d’hiver : on l’emploie, ou après qu’il a resté plusieurs mois réuni en masse, & qu’il a passé son feu, ou aussi-tôt après qu’on l’a ramassé : ceci demande quelques réflexions. Si on doit semer quelques temps après qu’on a répandu l’engrais, on aura très-bien fait de l’avoir tenu en masse, parce que, de cette époque à celle des semailles, il n’aura pas eu le temps de combiner ses principes avec ceux de la terre ; mais, par exemple, si on le répand tout frais pendant l’hiver de l’année de jachère, & qu’on le recouvre aussitôt par un fort coup de charrue, il alors il aura le temps de travailler, & d’amender les terres, qu’on appelle froides.

Si le crottin reste pendant l’été exposé à l’action du soleil, il se dessèche, ses principes s’évaporent ; si la pluie survient, ils sont délavés & entraînés avec elle, de sorte que, de manière ou d’une autre, il ne reste plus qu’un caput mortuum sans efficacité : de-là résulte la nécessité indispensable de labourer avec la charrue à versoir le terrein sur lequel les moutons, les bœufs, les chevaux, &c, ont passé quelques nuits.