Cours d’agriculture (Rozier)/DUVET

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Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 43).


DUVET. Poils extrêmement déliés, courts, soyeux, qui recouvrent certains fruits, comme les pêches. Si ces poils sont un peu longs & serrés, ils forment un duvet cotonneux, tel est celui du coin, seroient-ils dans les fruits un organe excrétoire ? Je serois plus disposé à admettre cette hypothèse, que de les regarder comme nécessaires à la conservation de la pellicule du fruit. Il n’en est pas ainsi du duvet qui tapisse le dessous des écailles qui recouvrent les boutons, soit à bois, soit à fruit, avant leur épanouissement ; il protège visiblement, & défend le germe enveloppé contre les intempéries des saisons. Lorsque la douce chaleur du printemps ranime la végétation, & la tire de son engourdissement apparent, petit à petit la sève dissout le gluten qui colloit les écailles les unes sur les autres, elles s’ouvrent, le duvet devient visible ; enfin le germe s’élance : ces protecteurs subsistent autant de temps que le germe en a besoin, & après avoir rempli le but de la nature, le duvet & les écailles se dessèchent & tombent. Les bourgeons du marronier-dinde fournissent un exemple bien prononcé de ce développement : que de merveilles dans un si petit objet !