Cours d’agriculture (Rozier)/LAMBOURDE

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Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 223-224).


LAMBOURDE. M. Roger de Chabol la définit ainsi. Les lambourdes sont de petites branches maigres, longuettes, communes aux arbres à pépins & à ceux à noyaux ; ayant des yeux plus gros & plus près que les branches à bois, & qui jamais dans les arbres de fruit à pépin ne s’élèvent verticalement comme elles ; mais qui naissent d’ordinaire sur les côtés, & sont placés comme en dardant.

Celles des fruits à noyaux donnent du fruit dans la même année ; les lambourdes des arbres fruitiers à pépin sont trois ans à se préparer à donner du fruit. Elles sont plus courtes sur le pêcher que sur les autres arbres. Outre les caractères assignés plus haut, en voici encore quelques uns propres à les faire reconnoître. Elles naissent vers le bas & à travers l’écorce du vieux bois, & même des yeux des branches de l’année précédente. Leurs yeux sont de couleur noirâtre ; leur écorce est d’un verd luisant, & l’extrémité supérieure de la lambourde est terminée par un grouppe de boutons, dont un seul à bois. Telles sont particulièrement celles du pêcher ; elles ne durent qu’un an : on les retranche à la taille de l’année suivante. On distingue encore la lambourde de la brindille (Voyez ce mot,) sur les arbres à fruits à pépins, en ce que celle-là est lisse, tandis que celle-ci est plus courte & chargée de rides circulaires.

Les lambourdes bien conduites & bien ménagées, assurent l’abondance des fruits pour les années suivantes. On ne doit jamais les abattre. Si elles sont trop longues, on les raccourcit en les cassant : si elles poussent dans un endroit dégarni de branches à bois, en les taillant pendant deux à trois ans consécutifs à un seul œil, elles se changent en branches à bois, & dès-lors elles sont traitées comme les autres.