Découverte des mines du roi Salomon/Chapitre V. La traversée du désert

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CHAPITRE V

la traversée du désert


Neuf éléphants en une fois, c’était un fameux coup. Il nous fallut deux jours pour les dépouiller de leur ivoire. Nous cachâmes nos richesses sous le sable ; cela faisait un monticule très visible de loin. Les défenses étaient superbes ; celles de l’éléphant qui avait tué Khiva pesaient quatre-vingts kilogrammes. Le corps de notre infortuné serviteur fut déposé dans un trou de fourmilière, avec une assagai pour protéger son voyage dans un monde meilleur.

Le troisième jour, nous reprîmes notre marche et nous atteignîmes enfin le kraal de Sitanda, sur la rivière Lonkanga ; c’était notre véritable point de départ.

Sitanda est, comme je l’ai dit, un misérable village ; on y voit, çà et là, quelques habitations indigènes, quelques abris pour le bétail, puis quelques champs mal cultivés qui descendent jusqu’au bord de l’eau, pour l’alimentation de cette pauvre population. Au delà était le désert. Au-dessous de notre campement, coulait un petit ruisseau, et un peu plus loin s’élevait une petite pente pierreuse, celle-là même au bas de laquelle, vingt ans auparavant, j’avais aperçu gravir au pauvre Sylvestre, lorsqu’il revenait de sa fatale expédition aux mines de Salomon. Au delà de ce monticule, s’étendait le désert, couvert de broussailles appelées karou.

Le soir, quand le campement fut préparé, sir Henry et moi allâmes jusqu’à cette pente. Arrivés au sommet, nous nous assîmes ; le soleil, comme un globe de feu, descendait à l’horizon, embrasant le désert de ses rayons flamboyants. L’air était pur, et, dans un lointain très vague, on apercevait comme des lignes bleuâtres surmontées de blanc.

« Voilà, dis-je en montrant ces lignes, les forteresses qui gardent les trésors de Salomon. Y arriverons-nous jamais ?

— C’est là sans doute qu’est mon frère, et, pour le retrouver, je ferai le possible et l’impossible, dit sir Henry avec son calme habituel.

— Croyez bien que vous serez secondé ! », dis-je.

En tournant la tête du côté opposé, j’aperçus notre Zoulou Umbopa qui, lui aussi, semblait scruter avec anxiété les montagnes vaporeuses.

Se voyant découvert, il s’avança un peu.

« Incoubou, est-ce là-bas que tu te diriges ? » dit-il à sir Henry qu’il affectionnait tout particulièrement.

De son assagai il indiquait les montagnes.

Incoubou signifie éléphant ; les indigènes donnaient ce nom à sir Henry.

La liberté avec laquelle ce Zoulou parlait à son maître m’offensa ; je lui exprimai vivement ma façon de penser. De quel droit l’appelait-il Incoubou ? car enfin, si les indigènes vous rebaptisent à leur guise, on n’en est pas maître ; mais vous appeler, en vous parlant, du sobriquet qu’il leur a plu de vous infliger, c’était passer toutes les bornes.

Umbopa me regarda sans sourciller, sans insolence comme sans crainte.

« Comment sais-tu que je ne suis pas l’égal du maître que je sers ? dit-il avec un petit rire hautain. On voit à sa stature, à son port qu’il est de sang royal ; je descends peut-être de rois, moi aussi ! En tout cas, comme taille, je suis son égal. Mais sois ma bouche, Macoumazahne, et répète à mon maître les paroles que je voudrais lui dire. »

Malgré tout, cet homme m’imposait, et, la curiosité aidant, je traduisis sa première question à sir Henry.

« Oui, c’est là que je vais, répondit sir Henry en me prenant pour interprète.

— Le désert est vaste, Incoubou, on n’y trouve point d’eau ; les montagnes sont hautes et couvertes de neige, on ne sait pas ce qu’il y a plus loin. Que vas-tu faire là-bas, et comment crois-tu y arriver ?

— J’y vais chercher un homme de mon sang : mon frère.

— Bien ! reprit le sauvage, un homme m’a dit qu’il y a deux ans un blanc était parti vers ces montagnes, avec un serviteur indigène. Ils ne sont pas revenus. Je ne sais si c’était ton frère ; mais on m’a dit que le blanc avait ton regard et que le serviteur était Bechuana et s’appelait Jim.

— Assurément, dit sir Henry, nous trouverons mon frère où il voulait aller, car il était persévérant et avait résolu d’aller aux montagnes de Salomon. C’est là que nous devons le chercher.

— Le voyage est long et dangereux, dit encore Umbopa.

— Il n’y a rien d’impossible à celui qui est résolu d’aller jusqu’au bout. Quand on fait ce qu’on doit, il faut s’en remettre à la Providence et suivre son chemin.

— Tu as raison, mon père Incoubou. Et puis, qu’est-ce que la vie pour que nous en fassions tant de cas ? C’est une plume qu’un souffle entraîne, une semence emportée çà et là ; parfois elle se multiplie ici-bas, et parfois elle se développe dans un monde meilleur. Une semence voyage un peu plus, une autre un peu moins. Ensuite il faut mourir ; au pis, nous ne pouvons que mourir un peu plus tôt. J’irai avec toi à travers le désert, mon père, à moins que le mal ne me fauche en chemin. »

Il s’arrêta, puis, avec un élan d’éloquence comme les Africains en ont, il s’écria :

« Qu’est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D’où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l’ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l’inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c’est un ver luisant qui brille dans l’obscurité et qu’on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c’est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu.

— Drôle de garçon ! dit sir Henry.

— Peut-être, Incoubou, vais-je aussi chercher quelqu’un de mon sang au delà de ces montagnes ! »

Je me retournai vivement, et, traversé d’un soupçon :

« Que veux-tu dire ? lui demandai-je.

— Je sais qu’il y a là-bas un pays de sorciers, une terre petite et riche qui nourrit des braves ; il y a de grandes montagnes avec une grande route blanche. On me l’a dit. Mais à quoi bon parler de cela ! Qui vivra verra. »

Je le regardai avec défiance.

Il me comprit.

« Ne crains rien, Macoumazahne ; je ne suis pas un traître. Si nous arrivons là-bas, tu me jugeras et j’en dirai plus long. La mort siège sur le chemin. Sois prudent, retourne en arrière et chasse l’éléphant et les fauves dans des contrées moins dangereuses. J’ai dit. »

En partant, il nous avait salués de sa lance, et, dévalant la pente avec rapidité, il était déjà loin quand je me retournai vers sir Henry.

« Voilà un singulier individu ! lui dis-je. Il en sait trop et ne veut pas parler !

— Tant pis ! Que diable ! Nous sommes partis pour une série d’aventures étranges ; un drôle de corps de plus ou de moins n’y fait pas grand’chose. »

Je n’étais pas à mon aise quand même, mais qu’y faire ?

Dès le lendemain, nous levâmes le camp. Il nous fallut encore alléger notre bagage. Un vieux naturel, au regard envieux, promit de prendre soin de nos fusils et de tout ce dont nous ne pourrions nous charger. Je lui fis peur avec une arme chargée dont il essaya de se servir. Le recul lui fit faire une culbute assez désagréable pour lui ôter l’envie d’y toucher, et, quand il s’aperçut qu’il avait tiré sur un de ses bœufs, il nous fit mettre tous ces engins ensorcelés aussi loin que possible, en nous réclamant impudemment le prix de la bête morte. Sa demande eut l’accueil qu’elle méritait. J’ajoutai que toutes les sorcelleries et les magies des blancs le poursuivraient à mort, s’il osait s’approprier un fil de notre bien. Le vieux coquin, effrayé, jura ce qu’on voulut. Sa superstition seule me rassura.

Ainsi débarrassés de beaucoup de choses, nous partageâmes le reste entre nous. Nous avions eu beau retrancher d’un côté, retrancher de l’autre, il fallait ce qu’il fallait : des armes, des munitions, de la verroterie pour cadeaux, quelques drogues en cas de maladies, des instruments de chirurgie, des compas, filtres, eau-de-vie, tabac, biltong, etc.

C’était peu, à peine l’indispensable. Nous n’emportions pas même des vêtements de rechange ; mais nous étions déjà surchargés, et, sous cette latitude, le moindre poids additionnel est une cause de souffrance.

Il fallut l’éloquence persuasive de trois couteaux, objets rares et convoités, pour convaincre trois indigènes de nous accompagner une trentaine de kilomètres. Ces hommes nous portèrent notre bagage et des gourdes d’eau. Nos gourdes à nous pourraient ainsi être remplies à leur départ.

Nous résolûmes de ne voyager que la nuit. Nous nous reposerions le jour. Le lendemain soir, nous prîmes notre dernier repas de bœuf frais arrosé de thé. La lune étant levée, nous nous préparâmes à quitter ce poste extrême de la vie humaine.

Nous nous tenions tous trois les uns près des autres. Umbopa ouvrait la marche, l’assagai en main, la carabine sur l’épaule, le regard fixé sur l’étendue ; un peu derrière, étaient les trois naturels de Sitanda et le Cafre Ventvogel.

« Messieurs, dit sir Henry, nous entreprenons un voyage gros de périls, dont l’issue peut être fatale. Nous sommes braves tous les trois et bien certains de pouvoir compter les uns sur les autres. Maintenant, en faisant le premier pas, élevons nos cœurs vers le Tout-Puissant, et demandons-lui de vouloir bien diriger nos pas et nous avoir en sa sainte garde ! »

Sir Henry se découvrit, cacha sa figure dans ses mains, et nous l’imitâmes. Nous restâmes un moment recueillis. Sir Henry ne parlait jamais de religion, mais je suis sûr que c’est un homme religieux ; Good jure considérablement, et son langage laisse beaucoup à désirer ; mais les marins sont naturellement portés à craindre Dieu. Moi, en tant que chasseur, je ne suis pas dévot, mais à cette heure solennelle j’élevai une ardente prière au ciel, et je me sentis tout tranquillisé.

« À présent, dit sir Henry, au bout de quelques instants, en avant ! »

Nous étions partis. Pour guides nous n’avions que les lignes indécises des montagnes lointaines et la carte du vieux Portugais. Cette carte tracée trois cents ans auparavant de la main d’un mourant dont la raison pouvait être affaiblie, était-elle digne de nous inspirer confiance ? Elle indiquait une mauvaise flaque à mi-chemin dans le désert ; mais, encore que cette flaque eût existé, n’était-il pas probable que la chaleur ou les sables l’avaient absorbée ! Tomber droit dessus était encore une affaire de chance et bien incertaine.

Nous marchions en silence à travers l’ombre et le sable pesant. Les broussailles nous entravaient, et le sable remplissait nos chaussures. À tout instant il fallait s’arrêter pour se déchausser. La nuit était assez fraîche, mais l’air était lourd et épais. La solitude était effrayante. Good voulut rompre ce grand silence et se mit à siffler un air d’opéra. Mais le son en était si étouffé, si lugubre qu’il s’arrêta court.

Un moment après, nous eûmes une alerte qui changea le cours de nos idées. Good, en sa qualité de marin, ouvrait la marche, boussole en main ; les autres suivaient à la queue-leu-leu. Tout à coup, Good poussa une exclamation et disparut. Aussitôt s’élevèrent des bruits extraordinaires de hennissements, et une galopade effrénée s’ensuivit. À la lueur de la nuit, nous aperçûmes des formes qui détalaient, obscurcies par un nuage de sable. Les indigènes, hors d’eux-mêmes, crièrent que c’était le diable, et, jetant à terre leur charge, ils s’aplatirent sur le sol, faute de retraite, pour laisser passer le mauvais esprit. Sir Henry et moi restions ébahis, ne sachant à quoi nous en prendre, quand soudainement des cris de possédé attirèrent notre attention sur Good qui s’enfuyait dans la direction des montagnes. L’instant d’après, il leva les bras en l’air et tomba lourdement. Un trait de lumière me fit comprendre l’aventure. Nous étions arrivés sur une troupe de couaggas ou chevaux sauvages ; Good, qui était le premier avait butté sur un animal endormi, et la bête effrayée s’était levée brusquement, emportant Good à califourchon. Je m’élançai vers cet infortuné camarade, je le trouvai tout secoué, fort étonné, mais aucunement endommagé, le monocle toujours solidement ajusté à sa place.

Nous continuâmes notre route ; à une heure du matin, une halte et une gorgée d’eau nous reposèrent. L’eau était précieuse, nous la ménagions. Et en marche, en marche encore !

Enfin, voici l’aurore qui s’empourpre comme la joue d’une jeune fille rougissante. Puis viennent des rayons blafards, qui se changent en rayons d’or, à travers lesquels l’aurore se glisse sur le désert. Les étoiles ont pâli, elles s’évanouissent, la lune s’efface, et des flèches de lumière s’élancent de l’horizon jusque sur les plaines arides et sans bornes. Les voiles de la nuit sont déchirés et incendiés, le désert entier est enveloppé dans une splendeur d’or mouvante. Le jour était venu.

Nous étions assez fatigués pour nous arrêter ; mais nous savions qu’aussitôt que le soleil serait dans son plein, il nous serait impossible de marcher, et nous continuâmes notre route.

Vers six heures, nous aperçûmes un petit monticule vers lequel nous nous dirigeâmes. Une sorte de grotte était ménagée sous cette élévation ; je n’ai pas besoin de dire avec quel plaisir nous découvrîmes cet abri. Un peu d’eau et de viande séchée nous servirent de déjeuner, après quoi nous nous endormîmes.

Il était près de trois heures après midi quand nous nous éveillâmes. Nos porteurs se préparaient au départ. Tous les couteaux de la terre ne leur auraient pas fait faire un pas de plus dans le désert. Le contenu de leurs gourdes passa dans les nôtres ; nous bûmes largement et nous vîmes ces hommes retourner à leur kraal.

Vers cinq heures, nous reprîmes notre marche. Le silence et la solitude nous paraissaient de plus en plus lugubres. Nous n’aperçûmes que quelques autruches et deux ou trois serpents. Un être par contre, qui ne manquait pas, c’était la mouche. Insecte extraordinaire que la mouche ! Où qu’on aille on la trouve. De tout temps elle a dû être le fléau des hommes, j’en ai vu une enfermée dans de l’ambre, où elle se conservait depuis cinq mille ans ; elle ne différait en rien de ses congénères. Pour notre tourment, les mouches ne venaient pas en sentinelles isolées ; c’étaient des bataillons nombreux et serrés. Je ne doute pas que, quand le dernier homme rendra son dernier souffle, une mouche bourdonnera autour de lui.

Nous fîmes une halte dans la soirée, et, avec la lune, nous voilà de nouveau à marcher ; de dix heures à deux heures du matin nous ne nous arrêtâmes. Après une heure de repos, une étape encore jusqu’au grand jour. Nous nous jetâmes à terre et nous nous endormîmes sans songer à monter la garde. Qu’avions-nous à craindre dans cette solitude abandonnée des hommes et des bêtes ? Nos seuls ennemis, — et aucun moyen de se soustraire à ceux-là, — c’étaient la chaleur, la soif et les mouches. J’aimerais mieux affronter n’importe quel danger que de me trouver devant ce redoutable trio.

Vers sept heures nous nous éveillâmes, en train de griller au soleil. Nous nous assîmes pour chercher un peu d’air.

« Pouah ! m’écriai-je, essayant vainement de me débattre contre une auréole vivante qui bourdonnait gaîment autour de ma tête.

— Sur ma parole, s’écria sir Henry, en voilà des mouches !

— Mille tonnerres ! dit Good en gesticulant mollement, et de la chaleur, donc ! »

La chaleur, ah ! quelle chaleur ! Et dire qu’il n’y avait pas la moindre espérance de trouver de l’ombre. Partout où l’œil portait, il rencontrait l’éclat éblouissant du sable, et l’air dansait comme au-dessus d’un fourneau chauffé à blanc.

« Nous n’y tiendrons pas longtemps, dit sir Henry, il faut nous abriter. »

Nous nous regardâmes tout hébétés.

« J’y suis ! dit Good. Creusons-nous un trou ; nous le couvrirons de broussailles et nous nous fourrerons dedans. »

L’idée n’était pas merveilleuse ; mais, personne n’en suggérant une meilleure, nous nous mîmes au travail, tant avec la truelle que nous avions apportée, qu’avec nos mains. Quand nous eûmes obtenu un trou de trois mètres sur quatre, nous coupâmes des broussailles dont quelques brassées couvrirent notre retraite. Nous nous glissâmes dans cette fosse, et cet abri nous fut d’abord un adoucissement. Mais à mesure que le soleil montait, la chaleur augmentait ; nous étions dans un four. Je ne sais pas comment nous avons résisté à cette souffrance ; nous séchions nos gourdes, et, si nous nous étions écoutés, nous les aurions vidées dix fois pour une ; mais notre raison nous disait que cette petite provision d’eau était notre salut ; cela épuisé, il ne nous restait qu’à mourir.

Il y a une fin, c’est certain, le tout est de vivre assez pour voir cette fin. Cette journée eut la sienne.

Vers trois heures, nous sortîmes de notre fournaise, préférant mourir dehors plutôt que dedans.

Nous avions parcouru à peu près la moitié du désert, et la petite flaque, — si flaque il y avait, — ne devait pas être loin.

Nous ne marchions plus, nous nous traînions. Lorsque le soleil eut disparu, il fallut nous coucher à terre, et nous parvînmes à dormir un peu.

Dès que la lune se montra, nous nous relevâmes, je ne dis plus pour marcher, mais pour essayer d’avancer. Nous trébuchions à chaque instant, il nous fallait faire halte toutes les heures. Nous n’avions même pas le courage d’échanger une parole. Good, qui était un vrai boute-en-train, ne desserrait plus les dents.

Enfin, vers deux heures, nous atteignîmes une butte qui nous avait semblé une énorme fourmilière ; elle avait au moins trente mètres de haut.

Couchés au pied de cette colline et pressés par une soif ardente, nous avalâmes nos dernières gouttes d’eau. Nous aurions bu un tonneau, et nous n’en avions pas plus d’un verre.

J’entendis Umbopa qui se disait :

« Si demain nous n’avons pas trouvé d’eau, nous ne verrons pas le coucher du soleil. Trouver de l’eau ou mourir ! »

Cette perspective sans agrément me donna le frisson. Cependant la fatigue l’emporta. Je fermai les yeux et je m’endormis.