Dans les limbes/Bonjour
IV
Bonjour.
Pas trop.
On fait queue et c’est long. Puis aujourd’hui l’on fouille,
Je sais, jeudi ! Ça prend du temps.
Et l’on farfouille
Et l’on trifouille, et toi, tu bafouilles. Le mieux,
Pour éviter tout ça, serait, mon pauvre vieux,
Moi, ne plus venir ni jeudi ni dimanche.
Tiens, au fait, de ne plus venir du tout, bath flanche !
Méchante !
Mieux depuis que t’es là.
Ton vulgaire « depuis que t’es là ».
C’est que : c’est que, tu m’as l’air… c’est que… Zut ! avecque
Tes boniments toujours les mêmes.
Qui parle. Ô oui ! Toi pas là, je meurs de langueur.
As-tu fini ?
T’es bête, quand je ris, tu geins, toi, t’as du vague
À l’âme. Que c’est drôle ! Un homme comme toi
Qu’on dit spirituel, très bête auprès de moi.
Tiens, devant toi, j’ai comme peur…
Pour changer, tu reçois, dis, un tel, une telle,
Une telle, un tel, tu sais que je le défends
Absolument de les recevoir et te rends,
S’ils viennent, responsable, et, pour ta pénitence,
Tu ne me verras plus jamais.
Détestable ! Ne réponds pas et fais le mort.
Je ne veux pas ici de ces gens-là.
Là, j’obéis,
Je lui ferais une conduite de Grenoble
Telle qu’elle s’en souviendrait en Paradis !
Quant aux autres…
C’est qu’avec toi je suis toujours sur le qui-vive.
T’es gentil quand moi là, moi pas là, tout arrive !
Monsieur fait son fendant, il se laisse mener.
Il dit du mal de moi…
Mais assez — t’es mignon — de mines furieuses.
Embrasse… Et causons de choses plus sérieuses.