Des Fleurs de bonne volonté/Impossibilité de l’infini en hosties

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Des Fleurs de bonne volontéMercure de FranceII. Poésies (p. 181-182).

XXV

IMPOSSIBILITÉ DE L’INFINI EN HOSTIES

Ô lait divin ! potion assurément cordiale
À vomir les gamelles de nos aujourd’huis !
Quel bon docteur saura décrocher ta timbale
Pour la poser sur ma simple table de nuit,
Un soir, sans bruit ?

J’ai appris, et tout comme autant de riches langues,
Les philosophies et les successives croix ;
Mais pour mener ma vie au Saint-Graal sans gangue,
Nulle n’a su le mot, le Sésame-ouvre-toi,
Clef de l’endroit.


Oui, dilapidé ma jeunesse et des bougies
À regalvaniser le fond si enfantin
De nos plus immémoriales liturgies,
Et perdu à ce jeu de purs et sûrs instincts,
Tout mon latin.

L’Infini est à nos portes ! à nos fenêtres !
Ouvre, et vois ces Nuits Loin, et tout le Temps avec !…
Qu’il nous étouffe donc ! puisqu’il ne saurait être
En une hostie, une hostie pour nos sales becs,
Ah ! si à sec !…