Des Fleurs de bonne volonté/La mélancolie de Pierrot

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Des Fleurs de bonne volontéMercure de FranceII. Poésies (p. 236-237).

L[1]

LA MÉLANCOLIE DE PIERROT

Le premier jour, je bois leurs yeux ennuyés…
Je baiserais leurs pieds,
À mort. Ah ! qu’elles daignent
Prendre mon cœur qui saigne !
Puis on cause… — et ça devient de la Pitié,
Et enfin je leur offre mon amitié.

C’est de pitié, que je m’offre en frère, en guide ;
Elles, me croient timide,
Et clignent d’un œil doux :
« Un mot, je suis à vous ! »
(Je te crois.) Alors, moi, d’étaler les rides
De ce cœur, et de sourire dans le vide…


Et soudain j’abandonne la garnison,
Feignant de trahisons !
(Je l’ai échappé belle !)
Au moins, m’écrira-t-elle ?
Point. Et je la pleure toute la saison…
— Ah ! j’en ai assez de ces combinaisons !

Qui m’apprivoisera le cœur ! belle cure…
Suis si vrai de nature !
Aie la douceur des sœurs !
Oh viens ! suis pas noceur,
Serait-ce donc une si grosse aventure
Sous le soleil ? dans toute cette verdure…

  1. La pièce XLIX manque. On n’en a que le titre : Rouages.