Des Fleurs de bonne volonté/Petites misères d’août
XXXI
PETITES MISÈRES D’AOÛT
Oh ! quelle nuit d’étoiles, quelles saturnales !
Oh ! mais des galas inconnus
Dans les annales
Sidérales !
Bref, un Ciel absolument nu !
Ô Loi du Rythme sans appel !
Que le moindre Astre certifie
Par son humble chorégraphie,
Mais nul spectateur éternel.
Ah ! la Terre humanitaire
N’en est pas moins terre-à-terre !
Au contraire.
La Terre, elle est ronde
Comme un pot-au-feu,
C’est un bien pauv’ monde
Dans l’infini bleu.
Cinq sens seulement, cinq ressorts pour nos essors…
Ah ! ce n’est pas un sort !
Quand donc nos cœurs s’en iront-ils en huit ressorts !
Oh ! le jour, quelle turne !
J en suis tout taciturne.
Oh ! ces nuits sur les toits !
Je finirai bien par y prendre froid.
Tiens, la Terre,
Va te faire
Très lan-laire !
— Hé ! pas choisi
D’y naître, et hommes !
Mais nous y sommes,
Tenons-nous-y.
La pauvre Terre, elle est si bonne !…
Oh ! désormais je m’y cramponne
De tous mes bonheurs d’autochtone.
Tu te pâmes, moi je me vautre.
Consolons-nous les uns les autres.