Des Humeurs (trad. Littré)

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Des Humeurs
Traduction par Émile Littré.
(p. 477-503).

DES HUMEURS.

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1. La couleur des humeurs, à moins qu’il n’y ait reflux, est telle que celle qui se manifeste au dehors. Il faut les diriger là où est la tendance, par les voies convenables, excepté les humeurs dont la coction se fera en temps réglé. Les coctions se tournent soit vers le dehors, soit vers le dedans, soit du côté où il faut. Prudence, inexpérience, difficulté de l’expérience ; calvitie ; vacuité des viscères, pour ceux d’en bas réplétion, pour ceux d’en haut nourriture ; montée, descente [des humeurs] ; les mouvements spontanés en haut et en bas, qui servent et qui nuisent ; les dispositions congénitales ; la contrée, l’habitude, l’âge, la saison, la constitution de la maladie, l’excès, le défaut, à qui et combien manque ou ne manque pas ; purgation et évacuation, remèdes ; dérivation ou sur la tête ou sur les côtés, là où les humeurs tendent le plus ; ou bien révulsion, dans les affections du haut vers le bas, dans les affections du bas vers le haut ; ou dessécher ; cas où on humecte soit le haut, soit le bas ; cas où il est besoin de parégoriques. Ne pas renfermer dans l’intérieur les humeurs extravasées, mais par des moyens siccatifs faciliter les voies. Perturbation, affusion, ablution, quand par exemple il se forme un abcès au siège, causes qui produisent la perturbation : une substance délétère, une plaie, une humeur fixée, une excroissance, des vents, des aliments, des vers, des ardeurs, ou toute autre affection.

2. Observez ceci : les affections se terminant de soi-même, ou s’il survient des phlyctènes, comme celles que produit le feu, et les cas où cela est nuisible ou utile ; positions, mouvements, redressements du corps, affaissements, sommeil, veilles, jactitation, bâillements, frissons ; dans tout ce qu’il faut faire ou empêcher, se hâter. Étudier les vomissements, les évacuations inférieures, les crachats, les mucosités, la toux, les éructations, le hoquet, les gaz, l’urine, l’éternument, les larmes, la démangeaison, les titillations, les attouchements, la soif, la faim, la pléthore, le sommeil, l’état de souffrance ou de non-souffrance, le corps, la pensée, l’instruction, la mémoire, la voix, le silence.

3. Les purgations dans les affections de la matrice ; les évacuations par le haut ; les évacuations par le bas, causant des tranchées, grasses, intempérées, écumeuses, chaudes, mordantes, érugineuses, variées, semblables à des raclures, à de la lie, sanguinolentes, dépourvues d’air, à l’état de crudité, de coction, desséchées ; le flux liquide qui est à l’entour ; avec les évacuations observez le bien-être ou le mal-être du malade avant que le danger ne survienne ; ce qu’il ne faut pas arrêter. Coction, descente des humeurs d’en bas, montée des humeurs d’en haut ; les évacuations de la matrice, le cérumen des oreilles ; l’orgasme, l’ouverture des voies ; vider, échauffer, refroidir en dedans, en dehors, ici, oui ; là, non. Quand la cause des tranchées est au-dessous de l’ombilic, elles sont lentes, modérées, et réciproquement (Aph. iv, 20 ; Pronostic, 11, t. II, p. 139).

4. Les évacuations, là où elles tendent, sans écume, avec coction, sans coction, froides, fétides, sèches, humides. Dans une fièvre non ardente, la soif, qui n’existait pas d’abord, et qui n’a été produite ni par la chaleur ni par toute autre cause, l’urine, l’humidité des narines. Projection des malades dans le lit, la sécheresse et la rénitence du corps, la respiration trouble (i Prorrh., 39) (Voy. note 10), l’hypochondre, les extrémités, les yeux altérés, les changements de couleur, les battements, les refroidissements, les palpitations, l’endurcissement de la peau, des ligaments, des articulations ; la voix, la pensée, la position prise volontairement, les cheveux, les ongles, la facilité ou la difficulté à supporter les évacuations qui doivent se faire. Voici encore des signes : les odeurs de la peau, de la bouche, des oreilles, des selles, des gaz, de l’urine, des plaies, de la sueur, des crachats, des narines ; le goût salé de la peau, des crachats, du mucus nasal, des larmes, et d’autres humeurs. Ce qui sert ressemble complètement à ce qui nuit. Ce que le malade voit dans les songes, ce qu’il fait dans le sommeil ; si l’ouïe est fine, s’il s’informe avec intérêt ; dans le calcul des signes, les plus nombreux, les plus forts et les plus considérables, arrivant à temps, annoncent le salut ; arrivant hors du temps, sont de nature opposée ; examiner s’il conserve tous ses sens, s’il supporte tout, par exemple les odeurs, les discours, les couvertures, les positions. Il y a bonne tolérance, quand les symptômes survenant spontanément soulagent, et quand ils font crise, et quand ils sont suffisants en qualité et en quantité, comme les gaz, les urines ; examiner la qualité, la quantité et le jour. Tout ce qui est contraire, il faut le combattre et le détourner. Les parties confinant et communes aux lieux affectés sont lésées les premières et le plus (Des articul. 53, t. IV, p. 237).

5. Examinez la constitution de la maladie d’après les premières excrétions ; examinez comment sont les urines, quel est l’affaissement du corps, le changement de couleur, la diminution de la respiration, et tout le reste successivement. Il faut savoir si les évacuations sont semblables [à ce qu’elles sont dans l’état de santé] : les déjections, l’urine, les menstrues, les crachats, les mucosités nasales, la vue, la sueur, les matières fournies par les abcès, par les blessures, par les éruptions ; ce que produit le bénéfice de la nature ou celui de l’art. Car tout est semblable : les choses qui sont critiques, celles qui nuisent, celles qui délivrent. Éviter les unes et les éloigner ; provoquer les autres, les amener et les recevoir. Le reste de même, la peau, les extrémités, les hypochondres, les articulations, les yeux, la bouche, les postures, le sommeil, ce qui annonce la crise, et quand il faut la provoquer. Parmi ces dépôts, ceux qui sont utiles, les favoriser par les aliments, les boissons, les odeurs, la vision, l’audition, les idées, par les évacuations, par réchauffement, le refroidissement, par l’humectation, par la sécheresse ; humecter, dessécher par les onctions, les initions, les applications, les emplâtres, les poudres, les bandages, les épithèmes ; les postures, les frictions, les remèdes, la fatigue, le repos, le sommeil, l’insomnie, les gaz qui se portent en haut, en bas ; soit par des effets communs, soit par des effets particuliers, soit par l’action de l’art. Les dépôts ne sont utiles ni quand l’accès est présent, ni quand il va venir, ni quand les pieds sont froids, mais ils le sont dans le déclin de la maladie.

6. Dans les redoublements périodiques, ne pas accorder d’aliments, ne pas forcer d’en prendre, mais en diminuer la quantité avant les crises (Aph. i, 19). Ne pas mettre en mouvement ce qui se juge et ce qui est complètement jugé, et n’innover ni par des évacuants, ni par d’autres excitations, mais laisser les choses en l’état (Aph. i, 20). Les signes critiques en mieux ne doivent pas apparaître de bonne heure (Ép. i, 1, 6 ; p. 77). Purger et mettre en mouvement les humeurs en état de coction, mais non en état de crudité, non plus que dans les commencements, à moins qu’il n’y ait orgasme ; en général, il n’y a pas orgasme (Aph. i, 22). Les humeurs qu’il faut évacuer, les évacuer du côté où elles tendent le plus, par les voies convenables (Aph. i, 21). Juger les évacuations, non par la quantité, mais suivant qu’elles sortent telles qu’il convient et qu’on les supporte bien ; et, s’il le faut, affaiblir ou causer la syncope (Aph. i, 23), jusqu’à ce que vous ayez obtenu le résultat que vous voulez atteindre ; et, si alors il faut encore quelque chose, se tourner d’un autre côté, dessécher, humecter, opérer la révulsion jusqu’au point où le malade y suffira ; on en jugera aux signes suivants : ce qui est sec deviendra chaud, ce qui est humide deviendra froid ; les purgatifs produisent un effet contraire ; c’est là ce qui arrive généralement. Dans les jours impairs, les évacuations se font par le haut, si les périodes et la disposition de la maladie amènent aux jours impairs les redoublements. Dans les jours pairs c’est en général par le bas ; et de cette façon il y a soulagement, même quand le mouvement est spontané, si les périodes amènent les redoublements aux jours pairs. Mais, dans un ordre inverse, les évacuations se font par le haut aux jours pairs, par le bas aux jours impairs. Toutefois cela est rare ; et cette constitution est d’une solution plus difficile. Les maladies qui se prolongent sont soumises à la même règle, par exemple, celles qui vont au treizième et au quatorzième jour ; le treizième par le bas, le quatorzième par le haut, circonstance avantageuse pour la crise ; de même au vingtième jour, excepté quand les évacuations se portent vers le bas. Il faut souvent évacuer, et cela, non pas près de la crise, mais loin ; rarement dans les maladies aiguës il importe de provoquer de grandes évacuations (Aph. i, 24).

7. En général, quand il y a sentiment de brisure dans les fièvres, les dépôts se font surtout aux articulations et vers les mâchoires (Aph. iv, 31 ; Ép. vi, 7, 7), près des lieux affectés dans chaque cas, mais, en somme, vers les parties supérieures de préférence ; si la maladie est lente et tend vers les parties inférieures, les dépôts se feront en bas ; le chaud des pieds annonce une évacuation par le bas, le froid par le haut. Chez ceux qui, relevant de maladie, fatiguent aussitôt des bras ou des pieds, c’est là que les dépôts s’opèrent (Aph. iv, 32 ; Ép. vi, 1, 9 ; Ép. iv, 48 ) ; de plus, si avant la maladie quelque partie a fatigué, c’est là que le dépôt se fixe (Aph. iv, 33 ; Ép. iv, 27 et 50 ; Ép. vi, 1, 9 ; Ép. vi, 3, 8 ; Ép. vi, 7, 7), ainsi qu’il arriva à ceux qui dans Périnthe furent affectés de toux et d’angine (Ép. vi, 7, 1, p. 333) ; car les toux font des dépôts comme les fièvres (Ép. vi, 7, 7). Il en arrive autant de la même façon ou par les humeurs ou par l’exténuation du corps ou par les affections de l’âme.

8. Savoir dans quelles saisons les humeurs font efflorescence, quelles maladies elles produisent dans chaque saison, et quels accidents elles causent dans chaque maladie. Quant au reste du corps, vers quelle maladie la constitution individuelle tend le plus ; ce que fait le gonflement de la rate, la constitution individuelle le produit jusqu’à un certain point ; la coloration est peut-être même plus mauvaise, le corps est desséché ; et autres cas analogies ; s’y exercer.

9. De l’esprit : dérèglements quant à la boisson, aux aliments, le sommeil, la veille, certaines passions, pour le jeu de dés par exemple, les labeurs soutenus soit dans l’exercice de professions, soit par nécessité, et, dans ces labeurs, la régularité ou l’irrégularité ; les changements, de quelles choses en quelles choses. Quant au moral, la disposition laborieuse de l’esprit, l’individu cherchant, s’occupant, regardant, parlant, et choses semblables, (elles que les chagrins, les emportements, les désirs ; tout ce qui contriste l’âme accidentellement, ou par la vue ou par l’ouïe ; comment aussi se comporte le corps : une meule qui frotte agace les dents ; les jambes manquent à celui qui marche sur le bord d’un précipice ; les mains tremblent après qu’elles ont soulevé un fardeau trop lourd ; l’aspect inattendu d’un serpent fait pâlir. Les craintes, la honte, la douleur, le plaisir, la colère, et autres : ainsi obéit à chacun de ces sentiments l’organe du corps qui y appartient ; dans ces cas, sueurs, battements du cœur, et autres phénomènes dus à de telles influences.

10. Les applications extérieures qui nuisent ou servent, onctions, affusions, frictions, cataplasmes, déligation de lainages et autres semblables ; l’intérieur en est affecté comme l’extérieur l’est par les choses administrées au dedans ; de plus aussi un lit fait avec les toisons encore grasses, et le cumin appelé royal (cuminum cyminum L.), à la vue, à l’odorat ; ce qui purge la tête est perturbateur ; les discours, la voix, et autres choses semblables. Les mamelles, le sperme, la matrice donnent des signes suivant les âges ; dans les étouffements et les toux, fluxions vers les testicules (Ép. ii, 1, 7, p. 79 ; Ép. ii, 5, 9 ; Ép. iv, 61).

11. Ce que la terre est aux arbres, l’estomac l’est aux animaux ; il nourrit, échauffe, raffraîchit ; vide, il raffraîchit ; rempli, il échauffe, une terre fumée est chaude l’hiver ; de même le ventre. Les arbres ont une écorce légère et sèche, en dedans un tissu ferme ; ils sont sains, incorruptibles, durables ; de même parmi les animaux, les tortues et autres semblables. Dans les êtres vivants, les âges ressemblent aux saisons et aux années ; les choses vivantes ne s’usent pas ; quand on s’en sert modérément, elles s’améliorent. Comme un vase, neuf, laisse passer le liquide, et, vieux, le retient, ainsi l’estomac laisse passer l’aliment, et garde un résidu comme un réservoir (Voy. note 4).

12. Des modes des maladies : certains sont congénitaux, et on les connaît en interrogeant, ainsi que d’autres qui dérivent des localités ; car, dans une population nombreuse, beaucoup sont toujours instruits de ces particularités ; d’autres enfin naissent du corps, du régime, de la constitution de la maladie et des saisons. Les pays mal situés par rapport aux saisons engendrent des maladies conformes au caractère de la saison. Ainsi les irrégularités du froid et du chaud pendant la même journée produisent, dans le pays, des affections automnales, et ainsi des autres saisons (Aph. iii, 4). Des maladies naissent des odeurs qu’exhalent la fange et les marais ; les eaux donnent naissance à des calculs (Des airs, des eaux et des lieux, 9, t. II, p. 37) et à des affections de la rate (ib. 7, p. 27) ; et de telles eaux sont sous l’influence de vents bons ou mauvais (ib. 9, p. 39).

13. Ce que seront dans une saison les maladies et les constitutions, on en jugera ainsi qu’il suit : si les saisons marchent avec opportunité et régularité, les maladies seront d’une solution facile (Ép. ii, 1, 5 ; Aph. iii, 8). Les maladies familières aux saisons ont des caractères manifestes. Suivant les changements qu’éprouvera la saison, les maladies qui y naîtront seront semblables ou dissemblables ; si la saison marche d’une manière égale, elles auront le même caractère ou elles y tendront ; tel est l’ictère de l’automne, car le froid succède au chaud et le chaud au froid (Des humeurs, 12). Si l’été est bilieux et que la bile, accrue, demeure dans le corps, la rate aussi sera affectée. Si le printemps même a cette constitution, les ictères viennent même au printemps ; car ce mouvement morbide est le plus conforme à la saison ainsi disposée. Quand l’été ressemble au printemps, il se manifeste de la sueur dans les fièvres (Aph. iii, 6) ; elles sont sans malignité, sans acuité, et les langues ne s’y sèchent pas. Quand le printemps tient de l’hiver et semble être un arrière-hiver (Ép. i, 4, t. II, p. 615), les maladies sont hibernales, toux, péripneumonies, angines. L’automne aussi, s’il offre hors de saison et soudainement un temps d’hiver (Ép. i, ib.), n’engendre pas d’une façon continue des maladies conformes, parce que le commencement n’a pas été régulier, et les affections sont anomales. Ainsi les saisons peuvent, comme les maladies, manquer de crise et de règle, quand elles font une irruption prématurée, anticipent sur la solution, ou laissent des reliquats ; les saisons en effet sont sujettes aussi à des retours et engendrent ainsi des maladies. Donc il faut considérer en quelle disposition sont les corps au moment où les saisons les reçoivent.

14. Les vents du midi émoussent l’ouïe, obscurcissent la vue, appesantissent la tête, engourdissent, résolvent ; quand ils règnent, les maladies affectent un caractère conforme (Aph. iii, 5), il survient des ulcères humides, surtout à la bouche et aux parties génitales (Aph. iii, 21). Si le vent est du nord, viennent les toux, les angines, les constipations, les dysuries avec frisson, les douleurs de côté, de poitrine ; telles sont les maladies qu’on doit attendre quand il règne (Aph. iii, 5). Si ces vents prennent une prédominance encore plus grande, les fièvres suivent les sécheresses et les pluies, selon ce qui a précédé cette prédominance, selon les modifications qu’aura imprimées au corps la saison antécédente, et selon la prépondérance de telle ou telle humeur. Il y a des sécheresses avec le vent du nord et avec celui du midi ; ce sont encore des différences, et elles ont de l’importance ; car telle humeur prédomine dans une saison et un pays, et telle dans d’autres ; l’été engendre la bile, le printemps le sang, et ainsi des autres.

15. Les changements produisent surtout les maladies, et les plus grands les plus grandes, tant pour les saisons que pour le reste (Aph. iii, 1 ). Mais les saisons qui procèdent par degrés sont les plus sûres, comme aussi les gradations offrent le plus de sûreté pour le régime, le froid, le chaud, et pour les âges encore lorsqu’ils suivent cette marche dans leur transformation.

16. Quant au rapport des natures individuelles avec les saisons, les unes sont bien ou mal disposées pour l’été, les autres pour l’hiver ; telles sont bien ou mal disposées pour un pays, un âge, un genre de vie, et les diverses constitutions des maladies, et telle pour telle autre ; les âges aussi le sont bien ou mal pour une saison, un pays, un genre de vie et les constitutions des maladies. Suivant les saisons encore varient le genre de vie, les aliments, les boissons : dans l’hiver on ne travaille pas, on use d’aliments mûrs et simples ; or, cela est un point important ; dans les saisons à fruit, on travaille, on s’expose au soleil, on boit beaucoup, on a des aliments irréguliers ; vins, fruits.

17. De même que d’après les saisons il est possible de conjecturer quelles seront les maladies, de même parfois on peut prédire, d’après les maladies mêmes, les vents et les sécheresses, par exemple les vents du nord et du midi. Car, pour celui qui a bien et régulièrement appris, il est des données à consulter : ainsi certaines lèpres et des douleurs aux articulations excitent des démangeaisons quand il va pleuvoir ; et autres phénomènes.

18. Parmi les pluies, quelles viennent ou tous les trois jours, ou chaque jour, ou à d’autres intervalles, et quelles sont continues. Parmi les vents, les uns soufflent pendant plusieurs jours et soufflent de côtés opposés ; les autres durent moins longtemps ; eux aussi, ils ont des périodes ; ce sont des ressemblances avec les constitutions, seulement cela est plus court. Si l’année, étant longtemps telle, a fait telle la constitution, les maladies seront généralement telles aussi et auront plus d’intensité ; et de cette manière sont nées des maladies très-graves, très-répandues et qui ont duré longtemps. Aux premières pluies, quand l’humidité succède à une longue sécheresse, on peut prédire des hydropisies ; et, lorsque les autres petits signes auront paru au moment du calme des vents et des changements, il faut déterminer quelles maladies surgissent sous l’influence de telles eaux, de tels vents, et écouter celui qui saura d’après l’hiver quel sera le printemps ou l’été suivant.

19. Les couleurs ne sont pas les mêmes dans les différentes saisons, non plus que dans les vents du nord ou du midi ; suivant les âges aussi les individus ne se ressemblent pas à eux-mêmes, et l’un ne ressemble pas à l’autre. Il faut juger des couleurs d’après leur état actuel, d’après leur persistance, et savoir que les âges ont des rapports avec les saisons tant pour la coloration que pour le mode d’être.

20. Ceux qui ont des hémorrhoïdes ne sont pris ni de pleurésie, ni de péripneumonie, ni d’ulcère phagédénique, ni de boutons, ni d’ecthynia, ni peut-être de lèpre, ni peut-être d’alphos ; le fait est que, guéris intempestivement, beaucoup n’ont pas tardé à être pris de ces affections, et d’une manière funeste (Ép. iv, 58). Et tous les autres dépôts, tels que les fistules, remède d’autres maladies, et les états qui, survenant avant, préviennent les affections que, survenant après, ils enlèvent ; les lieux suspects, recevant en vertu de la souffrance, ou de la pesanteur, ou de toute autre cause, servent de moyen de libération ; dans d’autres cas ce sont les communautés d’organes {sympathies) (Ép. vi, 3, 23). Par la fluxion, ce n’est plus du sang qui est rendu ; mais le malade expectore des matières en rapport avec l’humeur [qui s’est jetée d’un autre lieu sur le poumon]. Dans ce cas il est des malades à qui il importe de tirer du sang à propos ; dans d’autres cas, aussi bien que dans ceux-ci, cela ne convient pas ; il y a empêchement ; pour ceux qui crachent du sang, la saison, la pleurésie, la bile (Ép. vi, 3, 24). Les parotides qui surviennent vers la crise ne suppurant pas et s’affaissant, il y a récidive ; la récidive s’étant opérée suivant la règle des récidives, ces tumeurs se soulèvent de nouveau et persistent cette fois, parcourant la même période que la récidive des fièvres ; et dans de tels cas on peut attendre des dépôts sur les articulations (Ép. vi, 4, 1). Une urine épaisse, blanche, comme chez l’homme d’Antigène, est rendue parfois le quatrième jour dans les fièvres avec lassitude, et préserve du dépôt ; cela est surtout assuré, si, en outre, il survient une épistaxis abondante (Ép. ii, 3, 11 ; Ép. vi, 2, 19 ; Ép. vi, 4, 2 ; Aph. iv, 74 ). Celui qui souffrait de l’intestin à droite fut pris d’arthritis, et il était plus tranquille ; mais, l’arthritis ayant été guérie, les souffrances revinrent (Ép. vi, 4, 3).

FIN DU LIVRE DES HUMEURS.