Dictionnaire érotique moderne/B

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Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 41-82).
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Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.

Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.Mililot.

Badigeonner une femme. La baiser, — en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.

Je veux qu’on me paye, moi ! je veux qu’on me badigeonne, moi ! et que l’on me donne des gants.Lemercier de Neuville.

Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande : patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même :

Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.Ponson.

Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.Henri Monnier.

On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.Tallemant des Réaux.

Nanon surtout, et c’était grand dommage,
N’avait encor tâté du badinage.

Grécourt.

Il se servit de l’heure du berger,
Et commençait l’amoureux badinage.

La Fontaine.

De notre amoureux badinage
Ne gardez pas le témoignage,
Vous me feriez trop de jaloux.

Parny.

Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain :

…La plus grande bagasse de la ville.Brantôme.

Ô dieu ! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.Tournebu.

Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine. — L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.

Si j’effleure, dit-elle,
L’asphalte du trottoir,
C’est pour la bagatelle :
Entrez dans mon boudoir.

A. Montémont.

Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme :

Il s’en alla chercher une place éloignée
Pour enfiler la bague et rembourrer le bas
De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.

Théophile.

Carvel, j’ai pitié de ton cas.
Tiens cette bague et ne la lâches ;
Car tandis qu’au doigt tu l’auras,
Ce que tu crains point ne sera.

La Fontaine.

… Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.

Dans un coin ell’ tient les baguettes
Des deux tambours du régiment

Béranger.

Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre — pour un instant — sa pine, comme chose précieuse.

Dans son bahut je flottais bien au large.

(Chanson anonyme moderne.)

Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.

Car nos coursiers, par l’odeur excités,
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.

Anonyme.

Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passa son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins. — Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.

                                    …Et l’homme marié
Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.

Protat.

      … Le galant, en effet,
Crut que par là baiserait la commère.

La Fontaine.

Parbleu, qu’un autre la baise.
J’aime mieux baiser mes sœurs.

Collé.

Chaud de boisson, certain docteur en droit,
Voulant un jour baiser sa chambrière,
Fourbit très-bien d’abord le bon endroit.

Piron.

Baiser à blanc. Se branler, — ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.

Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.

Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.

Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.

Quand on est jeune on doit baiser à l’œil ;
À soixante ans la chose est chère et rare ;
Aux pauvres vieux l’amour devient avare.

(Chanson d’étudiants.)

Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.

Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon
Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,
Ce qu’il est de plus doux en toute la nature
Et qui donne la vie à toute créature.

Mililot.

Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée, — et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale : la femme dessous et l’homme dessus.

Quel moyen puis-je employer
Pour plaire à mon Antoinette ?
Je la baise en épicier…
Le bougre lui fait minette.

Gustave Nadaud.

Baiser en pigeon. Faire une langue, comme fut baisée — d’abord — la Vierge Marie.

Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche.Brantôme.

Baiser ou Foutre à couillons rabattus, ou comme un dieu. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée, — comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues.

Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie…Lemercier de Neuville.

Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.

Dumoulin-Darcy.

Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et, s’agitant à l’avenant, s’écrie : Foutre ! c’est trop de plaisir ! il fout comme un Dieu !A. de Nerciat.

Baiser ou Foutre à la dragonne ou en maçon. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage.

Baiser ou Foutre à la paresseuse. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort.

Celui dont la pine est mollasse, filandreuse,
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.

Louis Protat.

Baiser ou Foutre en aisselle. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule.

En aisselle, en tétons, le Turc met son braqmard.

Louis Protat.

Baiser ou Foutre en cygne. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules.

Baiser ou Foutre en levrette. Baiser une femme in more — du prince de Canino.

En levrette est encore un moyen fort joli
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli.

Louis Protat.

Baiser ou Foutre en tétons. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains.

Baiser sur le pouce. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc.

Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas : nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau.Seigneurgens.

Baiseur, baiseuse. Synonyme presque décent de Fouteur, fouteuse.

Je ne suis rien qu’un ivrogne,
Quoiqu’on m’estime baiseur.

(Parnasse des Muses)

Point d’éloges incomplets,
S’écriera cette brunette,
À moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette !
Quoi ! douze, ou rien ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
Nous t’en promettons treize :
Viens, Margot, viens qu’on te baise.

Béranger.

Baladeuse. Fille de mauvaise vie, — par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.

Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.Gérard de Nerval.

Balance de boucher. Fille publique, — parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.

Balancer le chinois (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.

Balancer sa largue. Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des filles et des maquereaux.

Balancer une femme. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.

Elle m’a traité de muffle. — Alors, il faut la balancer.Charles Monselet.

Balancer un homme. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.

Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent ;
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps

(Parnasse satyrique.)

Balançoires. Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée ; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle.

Car je connais ces balançoires,
            Je suis roublard,
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
            Du lupanar.

Lemercier de Neuville.

Balayer ses enfants. Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise.

Balcon (Faire le). Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles : — il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée… puis de retirer le tout quand le client est entré.

Je vous dis que vous faites la fenêtre ; on vous a vue au balcon. — Ah ! M. le commissaire, comme on vous a trompé : je ne vais jamais à ce bal là.J. Ch.

Balles. Les testicules, à cause de leur forme : c’est avec eux qu’on fusille les femmes — à bout portant.

Ballon (Avoir du), Se dit d’une femme qui a des fesses énormes, naturelles ou artificielles, comme en ont aujourd’hui, grâce à la crinoline, les Parisiennes, élégantes Vénus hottentotes.

Balloches. Les testicules. — Ce mot vient, soit du verbe ballocher — qui, en argot, veut dire tripoter — soit du fruit du Bélocier, qui portait autrefois le même nom, ou à peu près le même nom, et qui présente en effet une certaine analogie avec la forme des couilles.

Un médisant dit que l’abbé auquel elle vouloit boire, — qui, à la vérité, avait en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires… en descendant d’un bellocier, c’est un prunier sauvage, — s’appelait monsieur de Non Sunt.(Contes d’Eutrapel.)

Ballottes (Les). Les testicules, petites balles avec lesquelles les femmes aiment à jouer et à jouir ; quelquefois les tétons des femmes ou le maniement de cul, tétons, etc.

Elle lui met la main sur les ballottes qu’il a au-dessous de cet engin et les soulève mignardement en les passant et repassant doucement entre les doigts.Mililot.

Les deux tétons, jolies ballottes du plaisir.(Moyen de parvenir.)

Ils virent en leur présence ballotter leurs femmes sans y pouvoir apporter aucun remède.(Les Caquets de l’accouchée.)

Bander. Être en érection, avoir envie de baiser une femme lorsqu’on est homme, ou un homme lorsqu’on est pédéraste. C’est l’arrigere (relever, hausser, dresser) des Latins.

Qu’on le passe aux verges,
Dit Vénus à part ;
Qu’il soit de ma bande
Banni sans retour :
Jamais il ne bande.

(Les Archers de l’amour.)

Y bande encore… est-y gentil !Henry Monnier.

Tout vis-à-vis,
Je vends des vits
Toujours bandants.

Collé.

— On a étendu la signification de ce mot, purement vénérienne, et on s’en sert maintenant au propre et au figuré : au propre, comme il vient d’être dit ; au figuré, pour indiquer la violente envie qu’on a d’une chose. Ainsi Mirabeau, voulant peindre la pusillanimité du duc d’Orléans, qui voulait et n’osait pas être criminel, dit : « Ce d’Orléans est un Jean-Foutre qui toujours bande le crime et n’ose le décharger. Ignavum equidem fateor qui continuo erigit scelus et nunquam ejaculari ausus est.

Bander (Faire). Provoquer l’érection de l’homme par des discours libertins ou par des attouchements autour des parties sexuelles.

L’air est plein d’odeurs spermatiques
Qui font bander les plus usés,
Et font sortir de leurs boutiques
Les bourgeois les plus empesés.

(Parnasse satyrique.)

Bande-à-l’aise. Homme qui n’est que médiocrement porté par son tempérament vers les choses de la fouterie, et qui bande plus volontiers avec son cerveau qu’avec son membre — comme la plupart des écrivains.

        Qu’on me baise,
    Mon con, Nicaise,
Se présente à toi… ;
    Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.

Piron.

Monsieur dit des bons mots souvent,
Mais monsieur bande rarement ;
Monsieur a de l’esprit : j’en suis
    Bien aise, bien aise,
Mais comme la peste, je fuis
    Un bande-à-l’aise !

Collé.

Bander comme un carme. Bander très fort, comme savaient bander jadis les carmes, chaux ou déchaux, — chauds surtout, — grâce à la continence qu’ils étaient forcés d’observer.

Bander de la gorge. Se dit d’une femme dont les seins se durcissent et se dressent sous l’impression du désir ou du plaisir.

Bander son arc. Bander, — le membre viril étant pris pour flèche et la nature de la femme pour cible.

Alors, bandant mon arc sous un autre balcon,
Je ne daignerai plus, vers le but de ton con,
            Lancer la flèche de ma pine.

Emmanuel des Essarts.

Bandocher. Avoir des velléités d’érection ; n’être pas en train ; bander faiblement, difficilement.

… Elle recréait son impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher.(Anti-Justine, p. 123.)

Baquet. La nature de la femme dans laquelle l’homme décharge ses ordures liquides :

… Dans le baquet desquelles il eût volontiers lavé son vit.(Contes de la reine de Navarre.)

Baratter. Baiser une femme, parce que, dans l’action amoureuse, la pine de l’homme, en allant et en venant dans le con de la femme, où il a déjà déchargé, a l’air de battre du lait dans une baratte et de faire du beurre. Ce n’est pas du beurre qu’il fait, en barattant ainsi, c’est du fromage.

Barbe de la femme (La). Les poils de sa motte, — qu’elle se garde bien de couper et encore moins d’épiler, à l’exemple des femmes d’Orient :

Sur ta laine annelée et fine
Que l’art toujours voulut raser ;
Ô douce barbe féminine !
Reçois mon vers comme un baiser.

Th. Gauthier.

Barbeau. Souteneur de filles ; membre de la grande famille des maquereaux — qui n’a rien de commun, que le nom, avec la grande famille des scombéroïdes.

Pègr’ et barbeaux, aboulez au Sauvage,
Et sans traquer livrez-vous au plaisir ;
On aurait tort de vouloir être sage,
Puisqu’après tout, on sait qu’il faut roidir.

A. Dumoulin.

Barbillon. Souteneur de filles ; homme qui vend sa protection aux putains. — Du moment qu’il a été convenu qu’on appellerait ces drôles-là maquereaux, comme le maquereau est un poisson, on les a appelés aussi d’autres noms de poissons ; on les a même appelés poissons purement et simplement.

Quoi ! pour aller danser, ma chère,
Tu abandonnes le persil,
Et de ton barbillon de père,
Tu ne conserve aucun souci.

A. Dumoulin.

Bardache. Pédéraste actif ou passif, au choix — des autres.

C’est là un cul de châtré ou de bardache, si jamais il y en a eu.La Popelinère.

Le capitan était bardache :
Godefroy, seigneur de Bouillon,
L’encula dans une patache.

B. de Maurice.

Bas (Le). La nature de la femme, à cause de sa situation.

Gargamelle commença à se porter mal du bas.Rabelais.

Elle s’accointa de l’un des clercs, lequel par aventure lui mettait l’intelligence de ces mots en la tête par le bas.Bonaventure Desperriers.

Bassin. La nature de la femme, dans laquelle le membre viril nage trop souvent.

J’eusse voulu toujours fouiller dans votre bassin.Tabarin.

Bataille. Sous-entendu amoureuse. L’acte vénérien, d’où nous sortons lassés, mais non rassasiés, vaincus faute de munitions, mais non dégoûtés. — On dit aussi : Jouer à la bataille.

La lance au poing il lui présente la bataille.(Les Cent nouvelles nouvelles.)

Lors s’écrie en riant : Je vois en ce réduit
                        Un lit,
      Qui servira toute la nuit
      De champ à sanglante bataille.

La Fontaine.

Bataille de jésuites, cinq contre un (Faire la). Se masturber, les jésuites ayant inventé le plaisir solitaire — après Onan.

Bâter l’ane. Faire l’acte vénérien. — L’expression date probablement du conte de La Fontaine, le Bât, — imité de Béroalde de Verville.

Bâti. Membré convenablement : se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme.

La résistance est nulle, ou très-légère ;
Tu vois pourtant comme je suis bâti.

Parny.

Bâton. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois — dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser.

Vous connaissez, j’en suis certaine,
Derrière un petit bois touffu,
Dans le département de l’Aisne,
Le village de Confoutu.
Par suite d’un ancien usage
Qui remonte au premier humain,
Tout homme y fait pélerinage,
La gourde et le bâton en main.

Eugène Vachette.

Bâton (Faire). Bander.

Le temps… où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.Lemercier de Neuville.

J’crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon
Et m’empécher d’ fair’ bâton,
Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.

G. de la Landelle.

Bâton à un bout. Le membre viril, — le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet.

C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes.Rabelais.

Bâton de sucre de pomme (Le). Le membre viril, — à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce.

Fillettes, qui mourez d’ennui
Et languissez dans la retraite,
Pour mieux dormir toute la nuit,
Il faut employer ma recette :
Si vous désirez un amant,
Si tout bas votre cœur le nomme,
À vos maux il faut un calmant…
Prenez bien vite, mon enfant,
Un bâton de sucre de pomme.

Dumoulin-Darcy.

Bâton pastoral. Le membre viril, — avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur.

Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame.Mililot.

Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé.Noel du Fail.

Battre le beurre. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.

D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.

(Parnasse satyrique xixe siècle.)

Battre sa flème. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.

Eh bien ! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.Lemercier de Neuville.

Battre son quart. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.

Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.Lemercier de Neuville.

Battre un ban au miché. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.

Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine ;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.

(Parnasse satyrique.)

Baude (La). La vérole. — dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel : « Je cuidai avoir le baut, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan. » — Baude ne serait-il pas une syncope de ribaude ?

Baudruche. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des choses très-utiles : — des capotes anglaises.V. Millan.

Baume de vie (ou de vit). La semence de l’homme, — que donne le vit et qui donne la vie.

C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie.(Félicia.)

Bazar. Bordel, — qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise.

Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames.Lemercier de Neuville.

Beau corps (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours.

Beauté vénale. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien, — l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con.

Ô vous, vénales beautés
À l’humeur aventurière,
Vainement vous présentez
Le devant ou le derrière
               À l’abbé
            La Bédollière,
                  L’abbé
      Qui sera flambé.

Émile de la Bédollière.

Beautés occidentales. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales.

Beautés postérieures. Les fesses.

Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette… et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein.(Mon noviciat.)

Bébé. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent, — maquereaux ou michés.

Théodore, c’est mon bébé ; M. Martin, c’est mon monsieur.Lemercier de Neuville.

Un mot dont on nous favorise,
Mot aux nourrices dérobé,
C’est, aurait-on la barbe grise :
— Comment ça va ? Bonjour, bébé.

Fr de Courcy.

Bécot (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps : d’abord moderato, puis allegretto, vivace…. chaque pause vaut un soupir.

Et quand je lui donne un bécot,
     Comme il lève la tête,
                  Jacquot !

Al. Dalès.

Bécotter. Donner des bécots.

            Petit bossu
            Noir et tortu,
        Qui me bécottes
      Et fripes mes cottes ;
Petit bossu, noir et tortu,
De me baiser, finiras-tu ?

Béranger.

Béguin (Avoir un). Avoir envie de coucher avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.

Ah ! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi, va !Lemercier de Neuville.

Béliner. Faire l’acte vénérien, l’acte bestial par excellence, — belluinus.

Belle en cuisses. Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme — dont ils n’ont pas encore relevé la robe.

J’ prendrais bien quéque chose, moi… Et toi, la belle en cuisses ?Lemercier de Neuville.

Belle enfant. Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire l’enfant, ou de faire un enfant.

Ma belle enfant !

Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la Pie voleuse, jusqu’à la Grâce de Dieu, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges : — La belle enfant !

Belle sous le linge (Être). Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée.

Il y avait à côté de son nom : bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement.La Popelinière.

Béluter. Faire l’acte copulatif, pendant lequel on remue beaucoup, — lang.

Bénir des pieds. Se dit des spasmes amoureux, pendant lesquels l’homme et la femme gigotent des jambes, comme s’ils voulaient envoyer leur bénédiction urbi et orbi.

Bénitier. La nature de la femme, que nous emplissons de sperme bénit — par elle.

Je crois bien que notre gros vicaire
Aura mis le doigt au bénitier.

Béranger.

                … Aussi, ma foi,
            Laissez-moi mettre un doigt
Au bénitier de ma belle Lise.

Emm. Delorme.

Béquille du père Barnaba. (La), Le membre viril de tous les hommes, sur lequel s’appuient si volontiers toutes les femmes. Expression employée dès l’époque de la régence dans de nombreuses chansons.

J’ai perdu ma béquille,
    S’écriait Barnaba ;
Quelle est l’honnête fille
Qui la rapportera ?

Collé.

Marc une béquille avoit
Faite en fourche, et de manière
Qu’à la fois elle trouvoit
L’œillet et la boutonnière.

Grécourt.

Berlingot. Le membre viril.

Besace. Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent ; ou bien le ventre d’une fille enceinte.

    Finalement, v’la Boniface
    Qui s’ présente et veut m’épouser :
    Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace,
    Je m’ promets bien d’ l’utiliser.
Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse,
Rendit bientôt ma position chanceuse…

Ph. Vionet.

Besogne. L’acte vénérien, que nous accomplissons sans douleur — mais non sans fatigue. C’est ce que Fourier appelle le travail attrayant.

Quand ils ont bien travaillé et qu’ils sont saouls de la besogne.Tabarin.

De le faire cent coups, voire à beau cul levé,
Avec votre Brillant, qui besogne en crevé.

Trotterel.

            La belle en train de bien apprendre,
      Serrait Lucas, qui, las de besogner,
Par un air abattu lui fit assez comprendre
            Qu’on ne peut toujours enseigner.

Vida.

Bestialité. Crime honteux que l’on commet avec une bête.

« Rien ne fut plus commun au moyen-âge, que ce crime que l’on punissait de mort quand il était patent et confirmé par le tribunal. — Les registres du Parlement sont remplis de ces malheureux qu’on brûlait avec leur chien, avec leur chèvre, avec leur vache, avec leur pourceau, avec leur oie ! — On aurait volontiers pardonné à la bête plutôt qu’à l’homme ; mais on la tuait de peur qu’elle ne vînt à engendrer un monstrueux assemblage de la bête et de l’homme. »Pierre Dufour.

La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme, Sainte est embestialisée… ensinginée.Alfred de Musset (Gamiani.)

Bête (La). La femme, — après l’homme.

Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme.

Boileau.

            Si je veux croire les railleurs,
      Elle a fort peu de cheveux à la tête ;
Les sujets qu’on en dit ne sont pas les meilleurs ;
Ce n’est pas bien l’endroit par où j’ai vu la bête,
            Mais elle en a beaucoup ailleurs
            Où elle est souvent arrosée
            Par la plus douce des liqueurs.

(Le Zombi du grand Pérou.)

Ciel ! poursuit-il, quand est-ce qu’on
Pourra désabuser le monde
De foutre ces bêtes à con
Des animaux le plus immonde.

Collé.

Bête à deux dos (Faire la). Faire l’acte vénérien, pendant lequel les deux fouteurs, collés ensemble par le ventre, ont l’air de n’avoir que des dos. — L’expression a de l’usage. Coquillart s’en est servi, Rabelais après lui, et, après Rabelais, Shakespeare — dans la première scène d’Othello :

Your daughter and the Moor are now making the beast with two backs

On s’en sert toujours avec avantage dans la conversation.

Bêtises (Dire des). Tenir des propos gaillards, qui font rougir — et godiller — les dames.


Bêtises (Faire des). Patiner une femme, peloter un homme : baiser ; sodomiser.

Sois bien sage et bien raisonnable, mais pas trop cochon ; si nous voulons, nous ferons des bêtises.H. Monnier.

Lors le prélat, relevant son étole,
Après m’avoir caressé le menton,
M’ fit des bêtis’s au pied du Capitole :
J’ai, mes amis, toujours été cochon.

(Parnasse satyrique.)

Bibi. Jouvenceau, mignon qui sert aux plaisirs libertins des vieillards — le giton du Satyricon, le Ganymède de Jupiter, l’officiosus des bains publics, à Rome ; ou mignon de dame.

Bibite. Le membre viril — quand il n’est plus ou quand il n’est pas encore assez viril.

Ta pine n’est plus qu’une humble bibite
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.

Anonyme.

            … Il est appelé…
La bibite au petit par la bonne d’enfant.

Louis Protat.

Bichette. Le membre viril, — ou plutôt, pour lui restituer son véritable sexe, la pine. — Cette expression, maintenant répandue à Paris, appartient à Nadar, à qui l’on prête des conversations intimes avec Mlle Bichette. Un couplet d’Alexandre Pothey la consacre :

Avis aux dam’s ! qu’on se le dise !
Nadar a l’ sac, et pour de bon !
Le Monstre-Vert, Frisette, Élise,
Jusqu’à l’antique Pavillon,
Pour célébrer ce jour de fête,
S’en vont fair’ la cour à Bichette !
D’être avalée elle a le trac !
            Nadar a l’ sac !

Bichon. Jeune homme qui sert aux plaisirs d’un homme mûr. C’est le giton moderne. — C’est aussi l’amant de cœur, le petit chien complaisant des femmes qui aiment à se faire bichonner, c’est-à-dire, lécher le cul.

Bidault. Vieux mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner :

1º Le membre viril.

Celle-là vouloit bien avoir de vous autre chose que le bidault.P. de Larivey.

2º La nature de la femme.

Si j’avois vu votre bidault,
Je serois guéri, ce me semble,
Mais pour voir un peu s’il ressemble
À celui de ma ménagère.

(Farces et Moralités )

Bidet. 1º Cuvette de forme ovale, ordinairement enchâssée dans un tabouret de même forme, au-dessus de laquelle la femme se place à califourchon pour se laver — après le coït. — Ce meuble indispensable, essentiel, était connu des Romains, qui se lavaient post rem veneream, et quasi religiose. Sa forme était à peu près la même qu’aujourd’hui.

Des coups de Pincecul, quelques coups de bidet
Enlèveront bientôt et la trace et l’effet.

Louis Protat.

Femme prudente se sauve,
À dada sur son bidet.

A. Jacquemart.

2º Le membre viril, dada que les femmes enfourchent pour aller au bonheur.

Il est d’une vigueur que rien ne peut abattre
            Que ce drôle était bien mon fait !
Trois fois sans débrider il poussa son bidet.

(Les Plaisirs du cloître.)

    À dada, à dada,
À dada sur mon bidet.

Jacquemart.

Il la jeta d’abord sur sa couchette,
Lui présenta son pétulant bidet.

(Le Cosmopolite.)

Chaque père en voyant cette jeune fillette,
Sent son bidet tout prêt à rompre sa gourmette.

Piron.

Bien servir un homme. Le faire bien jouir par des mouvements de croupe habiles et par toutes les fioritures amoureuses connues des femmes savantes.

Les dames de nos bourgeois,
Et j’en eus vingt dans un mois,
M’auraient mieux servi cent fois.

Béranger.

Bigarreau rouge (Le). Le gland, lorsqu’il n’est plus recouvert par la peau du prépuce et qu’il montre aux regards des jeunes filles sa tête chauve, source de volupté pour elles.

À force de se bander comme je dis, il y a une peau vers le haut qui se retire contre le ventre et découvre une tête qui est faite comme un gros bigarreau rouge.Mililot.

Bijou. La nature de la femme, pour l’homme ; le membre viril, pour la femme, — deux choses précieuses.

Qu’il soit pauvre, avare ou brutal
Un père du moins donne à sa fille
Pour en jouir, soit bien, soit mal,
Un petit bijou de famille.

E. Debraux.

    Non, je l’avoue ; aussi je te rends grâce,
Lui dit-il, en tirant un vigoureux bijou.

Vadé

Répondez-moi, tendres amis des dames,
Si vous me manquiez du plus beau des bijoux,
Par quels moyens, hélas ! leur plairiez-vous ?

E. T. Simon

Bijou artificiel. Phallus de cuir, — vulgo godemiché.

J’ai des bijoux artificiels
    D’une forte structure

Qui, dans les cons superficiels
    Remplacent ta nature.

(Chansons anonymes modernes.)

Certain bijou, qui d’un sexe chéri
Offre l’image et le trait favori,
Sert de Zoé la langueur amoureuse.

Parny.

Biscotter une femme. La baiser, acte pendant lequel on se remue fortement, — de l’italien scuotere, étymologie tirée par les poils.

Il aimait mieux dépuceler cent filles que biscotter une veuve.Rabelais.

Lucrèce fait bien de la sotte
Et ne veut pas qu’on la biscotte.

Théophile.

C’est celui à qui l’on biscotte la femme.Noel du Fail

Bissac. La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse — de sperme.

Le texte dit que foullando,
En foulant et fesant zic, zac.
Le galant se trouve au bissac.

(Ancien Théâtre français.)

Après cinq ou six bons mots
Fait entrer Genfrey au bissac.

(Farces et Moralités.)

Bistoquer. Vieux mot hors d’usage, signifiant se servir du bistoquet, espèce de queue de billard, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Notre mignon lui répondit
Que deux fois l’avait bistoquée.

(Recueil de poésies françaises.)

Mais au moins, dites-moi, l’a-t-il point bistoquée ?

P. de Larivet.

Bistoquette. La pine.

Savez-vous, bons citadins.
Ce que le dieu des jardins
A bien plus gros que la tête ?
            Turlurette,
      C’est la bistoquette.

Louis Festeau.

Blagues à tabac. Se dit des tétons qui ne se tiennent pas assez.

Ceux qui disent que les tétons
Flottent au vent comme des vagues,
Suzanne, tant des polissons :
On voit bien que ce sont des blagues.

Anonyme.

Blanchisseuse de tuyaux de pipe. Fille ou femme galante qui, d’une pipe en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une pipe en écume.

Blonde. Maîtresse, — quelle que soit la couleur de ses cheveux ou de son poil.

    Puissé-je…
Cramper dans le cul
    De ma blonde !

Émile Debraux.

Blondin. Séducteur, quelle que soit la couleur de ses cheveux.

       L’autr’ jour, en rentrant chez moi,
            J’ trouv’ la clé dans la serrure…
J’entre et j’ vois ma femm’ près d’un grand blondin,
Tout autre aurait pris la mouche soudain…

J. E. Aubry.

De certain blondin la binette
Me faisait mazurker le cœur.

S. Tostain.

Blouse. La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme — avec la queue.

Que je voudrais avoir aussitôt un écu,

Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse,
Comme on a mis de coups dedans votre belouse.

Trotterel.

Bobosse. Entreteneur, miché sérieux.

Mais parlez-moi d’ ces vieux bobosses
Qui sans façon vous font présent
D’une guimbarde et de deux rosses :
            C’est du nanan.

Émile Debraux.

Boc, Bocan, Boucan ou Bocard. Bordel, — dans l’argot militaire ou populaire. — Voir aussi Boxon et Bousin.

Le meilleur bocan du Marais
Devient presque une solitude.

Cyrano de Bergerac

Chez la grosse Cateau vas-tu donc au bocan ?

La Fontaine

Boire au goulot. Sucer un homme.

Mais, grossier comme un matelot,
Par le rustre je fus forcée
De boire à même le goulot.

Marcillac.

Boire dans le même verre. Baiser à plusieurs la même femme, — qui heureusement a le soin de se rincer après que chacun de ses amants a bu.

Boire seul. Se masturber, ce qui est jouir en égoïste, sans trinquer avec un vagin.

V’là que j’bande… Ah ! n’craignez rien… J’n’ai jamais eu c’défaut-là… Un Français ne… boit… jamais seul…Tisserand.

Boire un coup. Gamahucher une femme après l’avoir baisée, pour se préparer au second coup. La femme ne s’étant pas lavée, on est obligé d’ingurgiter le résultat de la première émission. Ce qui est rentrer dans son bien… avec intérêts. Voici à ce sujet une anecdote qui explique la chose :

M. Z., couché avec une actrice de la Comédie Française, Mademoiselle X, avait déjà, courant la poste, fait une course… féconde. La fantaisie lui vint de gamahucher. Il invita donc la dame à passer au lavabo. Celle-ci, craignant le froid, ou ne tenant au sacrifice que pour plaire au sacrificateur, ne daigna pas se déranger, et, parodiant un vieux proverbe, elle s’écria en riant  « Ah ! bah !… quand le coup est tiré, il faut le boire ! »

Boîte. Sous-entendu : à jouissance, ou bien encore, boîte à pines. Fille publique.

Bondon. Employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril.

À peine sont-elles aussi grandes qu’un tonneau qu’elles veulent avoir le bondon.Tabarin.

C’est mon tonneau, j’en porte le bondon.

Voltaire.

Bonheur. Aller au bonheur. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.

Il ne répondit aux reproches qu’on lui faisait qu’en achevant son bonheur.Diderot.

Bonneau. Homme serviable qui se charge — moyennant finance — d’aplanir les difficultés que pourraient éprouver à se rencontrer une femme mariée et son amant. Son obligeance va même jusqu’à procurer des amants à celles et des maîtresses à ceux qui en désirent.

Bonne enfant (Être). C’est, pour une putain, se prêter à tous les caprices libertins de l’homme qu’elle a raccroché.

Déboutonn’ toi, tu verras comme
J’ s’ rai bonne enfant : j’ t’amus’rai bien.

H. Monnier.

Bonnes fortunes. Coups qu’un homme tire avec le sexe : autant de femmes, autant de bonnes fortunes.

Une jeune fille dira sans rougir, d’un jeune homme : — Il a eu tant de bonnes fortunes. — Mais elle se croirait déshonorée si elle disait de lui : — Il a foutu tant de femmes. Et pourtant, c’est exactement la même chose.A. François.

Chacun rencontre sa chacune,
Nul ne fut sans bonne fortune.

Voiture.

Bonnet ou bonnet à poil. La nature de la femme, que l’homme place sur la tête de son priape à la grande satisfaction de celui-ci. Il y a des bonnets pour toutes les têtes et des têtes pour tous les bonnets.

Ma Lisa, ma Lisa, tiens bien ton bonnet.

E. Debraux.

Tu vas me dire, je le gage,
Que la chaleur de ton bonnet
Fera transpirer son… visage

Guillemé.

Un bonnet à poil, je te jure,
Aujourd’hui ferait son bonheur ;
Pour faire admirer sa tournure,
Coiffe mon petit voltigeur.

Guillemé.

      Mon ourson ne servit plus guère ;
      Car, comm’ disait notre aumônier :
               J’ connais c’ pays qu’on prône,
               Novi, Florence, Ancône ;
         Mais l’Italien, peu guerrier,
Rarement coiffe — un bonnet d’guernadier.

Henri Simon

Bontés. Coups tirés avec un homme. Expression chaste, sens obscène.

Vous êtes un ingrat : je regrette d’avoir eu des bontés pour vous, et de vous avoir ainsi donné le droit de me mépriser.J. du Boys.

Bordel. Couvent de femmes qui ont fait vœu de lubricité. C’est le ganea (γάνος, joie) des Anciens, ordinairement situé loin de la ville, et la Borde (petite maison) des Modernes, située aussi dans la campagne, loin des regards indiscrets.

L’on envoie sa conscience au bordel, et l’on tient sa contenance en règle.P. Charron.

Misérable Philis, veux-tu vivre toujours
Un pied dans le bordel, l’autre dans la taverne ?

Maynard.

                  Cependant vengeons-nous
Sur la grosse Cateau, qui tient bordel infâme.

La Fontaine.

Bordel ambulant. Fiacre, dont les stores baissés permettent aux amoureux, qui l’ont pris à l’heure pour aller plus doucement, de faire leurs petites affaires de cul.

Bordelier ou bordelière. Homme ou femme qui hante les bordels.

Bossoirs (Les). Les tétons, par allusion aux deux grosses pièces de bois qui servent à suspendre et à hisser les ancres d’un navire et qui font saillie au-dessus de l’éperon, à l’avant. — D’où cette facétie libertine : « Les bossoirs (beaux soirs) font les belles nuits. »

Rembarque-moi ces bossoirs,
Quoi qu’ tu fais d’ ces morceaux d’ tripe’ ?

(Parnasse satyrique.)

Botte florentine. Enculage d’un homme ou d’une femme, — par allusion aux habitudes pédérastiques vraies ou supposées, des habitants de Florence, une façon de Sodome.

Peut-être aussi le plus bizarre de tous les goûts pour une femme… fait-il qu’elle ne prend aucune précaution contre la botte florentine qui pourrait la menacer.(Les Aphrodites)

Bouche d’en bas (La). La nature de la femme, — si éloquente dans son langage muet.

D’autres femmes y a-t-il, qui ont la bouche de là si pâle, qu’on dirait qu’elles y ont la fièvre.Brantôme.

Pour récompenser mon mérite,
Arrachant les dents bien à point,
Permettez que je vous visite
Votre bouche qui n’en a point.

(Cabinet satyrique.)

Bouche impure (La). Le trou du cul, — qui parle plus souvent qu’on ne voudrait, et dont le langage n’est en odeur de sainteté qu’auprès des pédérastes.

Déjà le comte, dans un moment de délire assaisonné des exclamations les plus passionnées, est allé jusqu’à déposer un baiser fixe et mouillant sur cette bouche impure de laquelle, en pareil cas, il serait disgracieux d’obtenir un soupir.Andréa de Nerciat.

Bouchère en chambre. Fille ou femme galante, qui pèse la viande — masculine — avec la main.

Boucherie. Bordel, où abondent les gros morceaux de viande, — humaine.

Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là.Lemercier de Neuville.

Boucher la serrure. Mastiquer le vagin de la femme à force de décharger dedans, et le rendre impropre à la fécondation.

Boucher un trou, une brèche, une fente. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, sous prétexte d’en mastiquer les fissures.

Plus loin, j’ trouvons madam’ vot’ mère
Sous not’ aumônier Goupillon ;
J’ dis : Vous bouchez un’ brèch’, not’ père,
Par où pass’rait un bataillon.

Béranger.

Bouchon. Le membre viril, que la nature a destiné à fermer hermétiquement le goulot de la femme.

Bouder. Joli mot, sotte chose, dit Commernon — Laisser voir, par l’expression de son visage, qu’on a de l’humeur ou du ressentiment contre quelqu’un.

On ne saurait bouder longtemps
Quand on boude contre son ventre.

(Improvisateur français.)

Tu sais que ta ci-devant femme, quant à ce qui est d’ça (foutre), n’aime à bouder ni contre son ventre, ni contre son bas-ventre.Sophie Arnould.

Boudin ou boudin blanc. Le membre viril, — dont toutes les femmes voudraient bien avoir dix aunes dans le corps.

Qu’est-ce que vous voulez faire du boudin de son mari, n’avez-vous pas assez du vôtre ?d’Ouville.

Il se retourna vers moi et me fit voir comme un bout de boudin blanc qui était assez long, dont je m’émerveillai que je n’en avais point de pareil.Mililot.

Boudiner. Baiser. — Se dit aussi d’une femme qui se sert d’un boudin, au lieu d’un membre viril, pour se faire jouir.

Boudoir. L’endroit réservé, discret, mystérieux, parfumé, où toute femme qui sait vivre reçoit l’homme dont elle veut être aimée — à couillons rabattus.

Eh bien, Montade, n’est-il pas joli, mon boudoir ? — Il le sera davantage quand nous l’aurons appelé par son vrai nom, foutoir.La Popelinière.

Bougeoir (Le), ou la Bougie. Le membre viril — qu’on allume lorsqu’on va se coucher avec les femmes.

J’ai beau de presser le bouton,
De mon travail, le croirait-on ?
      Tu restes spectatrice.
Pour le coiffer d’un éteignoir,
As-tu jamais pris mon bougeoir ?
            Hé ! zon, zon, zon,
         Prends-le-moi, Suzon,
      Il faut que ça finisse.

H. Simon.

Bougre. Pédéraste, — en souvenir des hérétiques albigeois et bulgares qui, en leur qualité d’ennemis, étaient chargés d’une foule d’iniquités et de turpitudes par le peuple, alors ignorant — comme aujourd’hui.

Des soins divers, mais superflus,
De Fiévée occupent la vie 
Comme bougre il tache les culs,
Comme écrivain il les essuie.

Anonyme.

Bougrerie. Péché contre nature que commettent, non-seulement les pédérastes, mais même quelquefois les honnêtes gens avec les femmes.

Un peu de bougrerie
    Est dans la vie
Quelquefois de saison.

Collé.

Bougresse. Gourgandine, femme qui aime l’homme.

Bouillon chaud. Sperme, au moment de son introduction dans le vagin de la femme.

Bouillon pointu. Lavement spermatique ; enculage.

Dieu ! qu’est-ce que je sens ? — L’apothicaire poussant sa pointe ; c’est le bouillon pointu.(Parodie de Zaïre)

Boulettes. Les testicules, — qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes.

Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois.Mililot.

Bourdon. Le membre viril, — sur lequel s’appuie si volontiers la femme qui va en pèlerinage à Cythère.

La croix et le bourdon en main.

B. de Maurice.

Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur, les cuisses ensanglantées, je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir.(Mémoires de miss Fanny.)

Bourriquer. Baiser une femme comme l’âne saillit sa femelle, avec la même impétuosité et la même absence de précautions — et de délicatesse.

… Aux champs, le paysan bourrique.

Louis Protat.

Boursavit. La nature de la femme, qui est en effet une bourse à vits ou, pour parler plus pudiquement, une bourse à glands.

Elle avait corps féminin jusqu’aux boursavits.Rabelais.

Bourses. Les testicules, qui contiennent la véritable fortune de l’homme — que peut cependant lui enlever cette banqueroute amoureuse qu’on appelle la vérole.

… Un banquier, un agent
De change, un financier, disent qu’il ont des bourses.

Louis Protat.

Bousin, Bousingot. Bordel, petit bordel. D’où par extension : Faire du bousin, pour : Faire du bruit, — les bordels n’étant pas précisément des Paraclets.

Un soir, dans la rue aux Fèves,
      Près d’un bousingot,
Un’ putain me suc’ les lèvres,
      M’ fait l’offr’ du dodo.

Schanne.

Bout. Le membre viril, qui ressemble à un bout de quelque chose — de bien agréable pour la femme.

    Le pauvre monsieur Cabout,
                  Dont le bout
Est toujours petit et mince.

Tallemant des Réaux.

Boute-feu, Boute-joie. Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin.

Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage.(Mon Noviciat.)

Boutique. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

Oh ! ma mie, venez ici, et fermez la boutique, c’est aujourd’hui fête.(Moyen de parvenir.)

J’avais pourtant encor bonne pratique,
Et pour cela ne fermai la boutique,

J. du Bellay.

Bien souvent à telle pratique
Les femmes ouvrent leur boutique.

(Variétés historiques et littéraires.)

Vertu de ma vie ! c’était une belle boutique.Tabarin.

Bouton. L’extrémité de chaque teton, qui est d’une sensibilité telle, qu’en le pressant un peu des lèvres ou des doigts on en fait sortir un flot de jouissance.


Ce beau sein sur ma bouche,
          Qu’il est pur !
Ce bouton que je touche,
          Qu’il est dur !

Gustave Napaud.

Bouton. L’extrémité du clitoris, qu’il suffit de toucher de la langue, du doigt ou de la pine pour ouvrir à la femme la porte des félicités divines. — Voir aussi Sonner le Bouton.

Laisse mon bouton… mon tit bouton…Henry Monnier.

Tout s’ouvre : le bouton des roses,
Et celui des femmes aussi.

(Parnasse satyrique.)

Boutonnière. La nature de la femme, en opposition à l’anus, que MM. les pédérastes appellent l’œillet.

Boxon. Bordel, probablement parce que, comme on y va gris, on s’y boxe souvent, — et non comme l’avance Francisque Michel sans preuves à l’appui, parce qu’il y avait autrefois, à la porte de ces maisons-là, comme à la porte des cabarets, un rameau de buis (en lat. buxus).

Y dit qu’dans tous les boxons
On le r’çoit en paillasson.

Dumoulin.

Boxonner. Aller de bordel en bordel ; fréquenter les filles publiques. Se dit aussi pour : Baiser.

Du dieu Vulcain quand l’épouse mignonne
Va boxonner loin de son vieux sournois.

(Parnasse satyrique.)

Boxonneur. Coureur de bordels.

Boyau. Le membre viril, qui semble sortir du ventre — et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme.

            Lorsque je bande,
            Je me demande
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.

(Chanson moderne.)

Adieu ! et jamais plus ne t’advienne entreprendre
De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre.
Adieu ! contente-toi, et ne pouvant dresser,
Que le boyau ridé te serve pour pisser.

Rémy Belleau.

Braguette. Le membre viril, — par corruption de brayette, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer.

De l’image de la braguette
Qui entre, corps, oreille et teste
Au précieux ventre des dames.

(Ancien Théâtre français.)

L’insecte prend le bon moment :
Il mord si dru, qu’à sa braguette
Le Saint-Père porte la main,
Et, sur son auguste roupette,
Du morpion bénit l’hymen.

B. de Maurice.

Braise, Braiser, Abouler de la braise, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé — surtout lorsque c’est de l’or, — et que c’est avec cela qu’on les chauffe.

Brandon et Brandilloires. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme.

Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon…, qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir.(Mémoires de miss Fanny.)

Brandouiller. Branler doucettement quelqu’un où quelqu’une, pour le — ou la — faire bander et l’exciter à jouir.

Qui n’invoque point le secours
D’une main qui vous le brandouille.

(Satan et Ève, 47.)

Le roi disait à la reine Victoire
                  Si tu voulais,
Une heure ou deux, me brandouiller l’histoire,
                  Je banderais…

Plus d’une fois, une main sous ta cotte,
Tandis que l’autre écartait ton fichu.
Je caressais et brandouillais ta motte…
Dis-moi, Marton, dit-moi, t’en souviens-tu ?

(Chansons anonymes modernes.)

Branler. Employer la masturbation pour faire jouir les hommes quand on est femme, ou les femmes quand on est homme.

Prends-le donc, petite coquine… Là… à poignée !… Branle ! branle ! pour le remettre en train.

La Popelinière.

                              … … J’ai vu rarement
Une putain sachant branler parfaitement.

Louis Protat.

Un jour que madame dormait,
Monsieur branlait sa chambrière.

(Cabinet satyrique.)

Branler (Se). Se servir de la main entière quand on est homme, et seulement du doigt médium quand on est femme, pour arriver à jouir sans collaboration.

On n’est jamais si bien branlé que par soi-même.

Gérard de Nerval.

Maintenant je suis réduite, farouche,
À me branler, moi ! Que je te maudis !

(Parnasse satyrique.)

Branler du cul, ou Branler la croupière. Remuer des fesses, de façon à faire jouir l’homme qui vous a payée pour cela.

Philis veut avoir un écu
Pour branler une heure du cu.

Théophile.

Cette jeune espicière
Que vous cognoissez bien
Pour branler la croupière
A gagné tout son bien.

(Chansons folastres.)

Branleur, ou Branleuse. Paillard ou femme qui n’est pas assez belle ou qui n’est plus assez jeune pour être baisée, ou qui redoute de l’être à cause des enfants, et qui fait son métier de branler les hommes.

… On ne devient pas, il faut naître branleuse

Louis Protat.

Branlotte. Action de branler ou de se faire branler.

Colle-toi sur moi ; faisons-nous une bonne branlotte.La Popelinière.

Branlotter le prépuce. Ôter et remettre le petit chapeau de chair qui le protège et le rend si tendre au moindre contact.

Te souviens-tu de ta sœur Luce
Qui me branlottait le prépuce ?

(Parnasse satyrique.)

Braquemard. Le membre viril, — par allusion à l’épée courte et large dont on se servait au moyen âge : c’est avec le braquemard, en effet, qu’on blesse les femmes au ventre.

De tant de braquemarts enroidis qui habitent par les brayettes claustrales.Rabelais.

Mettant la main sous les draps, et trouvant son braquemard.(Moyen de parvenir.)

Il est nommé............
Jacques par le farceur, braqmard par l’étudiant.

Louis Protat.

Braquemarder. Baiser une femme avec énergie et conviction.

Bras. Le membre viril, qui nous sert à prendre les femmes par le — sentiment. — On dit aussi un bras d’enfant pour donner une idée de la longueur et de la grosseur de l’objet.

Brasier. La nature de la femme, où règne une chaleur à faire fondre les pines les plus solides.

Tant plus mon mari me brûle en mon brasier.Brantôme.

Brèche. La nature de la femme, par laquelle l’homme entre dans le paradis.

Et passant la main à la brèche.(Moyen de parvenir.)

Madame, n’entendez plus rien,
Laissez donner à votre brèche

Théophile

Bricoler une femme. La baiser, lui mettre la bricole masculine dans le vagin.

Se trouvant en lieu d’assignation où cinq ou six se trouvaient pour la bricoler.(Moyen de parvenir.)

Et du tout pour avoir bricolé
Avec une jeune guenon.

(Recueil de poésies françaises.)

Lorsque l’on est las de Catin,
      On embrasse Nicole,
Qu’on abandonne le matin
      Pour Suzon, qu’on bricole.

Collé.

Brigadier de l’amour (Le). Le doigt médium, — à cause de l’assistance qu’il prête aux amants dans les jeux libertins, puisque c’est avec lui qu’on branle une femme.

Quand amour perd de sa flamme,
Ce doigt la réveille en vous ;

Lorsque aussi près d’une dame
Le Dieu cueille un beau laurier
Ce doigt est son brigadier.

(Chanson anonyme moderne.)

Brimballer. Vieux mot hors d’usage signifiant sonner les cloches, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Seulement il ne voyoit sa femme brimballant.Rabelais.

Et que sur le tombeau, où je reposerai,
Neuf fois par neuf matins il brimballe des filles,
Et de neuf coups de cul son vit je bénirai.

Théophile.

Brimborions (Les). Les testicules, — qui ont l’air de pendre à la queue de l’homme comme les pompons à la tête d’un mulet.

Peux-tu me dire aussi tous les différents noms
Que l’on donne parfois aux deux brimborions
Qui sont pendus après ?…

Louis Protat.

Broque, ou Broquette. Le membre viril — avant qu’il soit viril. — Monstrelet parle d’une statue d’enfant (le modèle de Manneken-pis) qui « par sa broquette donnait eau rose. »

Allons, mon petit ami, sors ta broquette pour que je la baise.J. Le Vallois.

Lorsque d’Adam en paradis
Ève soulevait la breloque
Qu’importait à son clitoris
Un nœud, une pine… une broque !

Paul Saunière

Ici-bas, voilà notre état :
À coup de cul il faut qu’on broque.
Le plus pauvre sur son grabat
Se démène à grands coups de broque ;
Rois, juges, soldats valeureux,
Musulmans, païens, chacun broque ;
Et le Saint-Esprit amoureux
Nous a faits chrétiens par la broque.

Paul Saunière.

                                … L’avenir m’inquiète…
De Pincecul, hélas ! l’exécrable broquette
Peut n’être pas…

Louis Protat.

Brûler, ou Brûler un cierge. Être très amoureux. Tirer un coup avec une femme, — qui se charge de vous faire couler.

Vénus, à ta charmante loi
Mon cœur n’est point rebelle :
Je me sens presque malgré moi
Brûler pour chaque belle.

Armand Gouffé.

Buisson (Le). Les poils qui ornent le mont de Vénus et qui défendent souvent l’entrée du vagin, quand ils sont mal peignés et mal lavés.

C’est là-d’ssus qu’ la vieille femm’ se r’jette :
Son buisson est large et touffu,
N’eût-on plus d’ cheveux sur la teste,
Il faut avoir du poil au cul.

Auguste Lefranc.

Burette (Petite). Le membre viril, qui contient l’huile essentielle de l’amour, cette « bonne eau » (de vit) dont parle Brantôme en ses Dames Galantes, et « qui est si douce sans sucre. »

Va… ferme ! que rien ne t’arrête…
Fais-moi cadeau d’ta p’tit’ burette.

H. Monnier.

J’y vas d’ma burette tous les matins et tous les soirs.Lemercier.

But d’amour, ou But du désir, ou But mignon de fouterie (Le). La nature de la femme, à laquelle tendent tous les membres suffisamment virils.

Et lorsqu’il vit le but d’amour.(Moyen de parvenir.)

Et quand ma main approche
Du but de mon désir,

J’attrape une taloche
Qui fait toujours plaisir.

Collé.

Et qu’en cela presque paraissait le but mignon de ficherie.(Moyen de parvenir.)