Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Amélie (rue)

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Amélie (rue).

Commence à la rue Saint-Dominique, nos 165 et 167 ; finit à la rue de Grenelle, nos 174 et 176. Pas de numéro impair ; le dernier pair est 6. Sa longueur est de 180 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Les sieurs Wauthy et Fabus de Maisoncelle, propriétaires de terrains situés entre les rues Saint-Dominique et de Grenelle, au Gros-Caillou, obtinrent, le 6 septembre 1772, des lettres-patentes qui autorisaient le percement d’une rue de 24 pieds de largeur. Ces deux propriétaires devaient concéder gratuitement, et chacun par moitié, l’emplacement nécessaire à l’exécution du percement. Ces lettres-patentes furent enregistrées au parlement, le 23 août 1774. Un seul propriétaire exécuta cette condition ; il en résulta que la rue ne fut ouverte que sur la moitié de la largeur fixée par les lettres patentes. Cet état de choses durait encore en 1823 ; à cette époque, M. Pihan de Laforest, propriétaire riverain, et un grand nombre d’habitants, s’adressèrent à l’autorité supérieure, et demandèrent l’exécution complète des lettres-patentes de 1772. Cette demande fut accueillie favorablement, et le ministre de l’intérieur décida, le 12 juin 1824, que la rue, qui jusqu’alors n’était connue sur les plans que sous le nom de rue projetée, s’appellerait désormais rue Amélie : c’était le nom de baptême de la fille de M. Pihan de Laforest. Enlevée à l’âge de quinze ans, cette jeune personne réunissait toutes les vertus chrétiennes. Mais les clauses insérées dans les lettres-patentes ne furent point exécutées ; des contestations s’élevèrent entre la ville de Paris et les propriétaires du terrain qui devait être livré pour l’exécution complète du percement. Un jugement du tribunal de première instance débouta, en 1826, la ville de ses prétentions, et en 1832, un arrêté du préfet de la Seine a prescrit la clôture à ses deux extrémités de la rue Amélie.