Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABSTINENCE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 45).
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ABSTINENCE, s. f. Vertu morale par laquelle on s’abstient de certaines choses, en vertu d’un précepte moral, ou d’une institution cérémonielle. Abstinentia. C’est une espèce de la tempérance, & elle se confond quelquefois avec la sobriété. Le grand jeûne, dit S. Augustin, est l’abstinence des vices. Les Athlètes, pour se rendre plus robustes, vivoient dans une abstinence générale de tous les plaisirs. Dac. L’Eglise a enjoint aux Ecclésiastiques l’abstinence des femmes : elle a marqué aussi certains jours de jeûne & d’abstinence. Il se dit aussi de la modération dans l’usage des alimens. On fait des abstinences par un pur régime comme de vin, de salines. La diète & l’abstinence sont nécessaires, pour rétablir l’estomac affoibli par la débauche.

Abstinence, signifie quelquefois une simple privation de manger de la chair. Abstinentia à carnibus. L’abstinence des viandes, assaisonnée de dévotion, & accompagnée de la prière, est un des moyens les plus efficaces pour avancer notre sanctification. Boss. L’Eglise ordonne simplement l’abstinence le jour de S. Marc, & non pas le jeûne. Les mercredis sont des jours d’abstinence chez plusieurs Religieux. Les dévots font aussi des abstinences, & des macérations volontaires.