Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADOUBER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 121).
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ADOUBER. v. a. qui signifioit autrefois raccommoder. Adouber une machine. Reficere. Tous les tuyaux de cette machine sont bien adoubés, elle doit jouer maintenant. On le disoit aussi des vaisseaux ; aujourd’hui on dit radouber.

Ce mot vient du latin adaptare. Du Cange le dérive du mot. adobare, qui signifioit autrefois, Armer. Voyez Adapter.

Adouber, vouloit dire autrefois, donner à un Chevalier, ou à un Soldat, les armes nécessaires, les habits, &c.

Se ne fussiez Chevaliers adoubés. Roman de Gaydon.
Là me fi-il Chevalier Adouber. Id.

Adouber. v. a. Terme de Jeu de Trictrac. Mettre en ordre une dame de son jeu qui est mal rangée, la ranger mieux, & comme elle doit être. Disponere, dirigere, ordinare. Quand il y a dans votre jeu une dame un peu dérangée, & que vous voulez la mieux ranger, il faut dire, avant que de la toucher, j’adoube ; sans quoi, si les dés jetés étoient à vous, on vous forceroit à jouer la dame que vous avez touchée. L. S.

On dit aussi j’adoube par précaution, quand on met la main sur une dame qu’on voudroit jouer, sans être encore bien déterminé, & pour lors on peut la jouer, ou ne la pas jouer.

On peut toucher le talon impunément, & sans dire, j’adoube, excepté lorsqu’il n’y a plus qu’une dame. De même celui qui n’a pas jeté les dés, peut toucher son bois sans conséquence, quand même il seroit battu à faux, & qu’il n’auroit pas marqué ; il le peut faire tant qu’il n’a pas jeté les dés. Id.

☞ On dit aussi ]’adoube aux Echecs quand on touche une pièce pour l’arranger & non pour la jouer.

Adoubeur. Vieux s. m. Celui qui ajuste, qui raccommode. Ch. Est. Concinnator.