Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALCADE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 213).
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ALCADE. s. m. Judex, Prætor. C’est le nom d’un Juge Espagnol. Les Espagnols ont pris ce nom des Maures. Voyez Alcaïde. On trouve dans les Dictionnaires Espagnols, dont quelques-uns sont fort reçus, Alcalde, au lieu d’Alcade.

Alcade de Justice. C’est un Juge, un Prévôt. Alcade de la Cour ou de la Maison Royale, c’est ce que nous appelons Grand-Prévôt de l’Hôtel. F. Rolland commença à jouir de l’Office d’Alcade Major, & étant arrivé à S. Dominique avec ses gens, il y arriva d’autres Alcades qui étoient-là. De la Cost. Traduct. de Herrera. Alcadie, en Espagnol alcadia, c’est la charge de ce Magistrat. Prætura. On trouve aussi, & l’on dit alacide & alcaïdia, comme le prononcent les Maures. Diégo Torrès, dans sa Relation ou Histoire des Chérifs, dit que les puînés du Roi de Maroc, ses frères & ses parens, sont au nombre des principaux alcaïdes ; que ce Roi a un Alcaïde qui a charge de commander aux Ministres de la Justice, & de faire les exécutions secrètes, comme d’arrêter quelque Alcaïde, ou Seigneur ; qu’il y a un autre Alcaïde, qui est comme Maître des cérémonies ; un autre qui a l’Office de Grand-Ecuyer ; un Alcaïde des chameaux, qui a soin de les faire panser, &c. Un autre qui est comme pourvoyeur général ; Alcaïde des Cetaires, qui sont les laquais, ou valets de pied : un Alcaïde qui commande à 50 hommes de cheval, nommés Almaharèques, qui sont comme des Sergens, qui commandent de la part du Roi aux Alcaïdes & Gentils-hommes, ce qu’ils doivent faire ; & qu’il y a un Alcaïde du charroi, qui a charge de dresser, plier, porter les tentes du Roi.